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Bahreïn : un nouvel opposant arrêté, les manifestations font rage

Plusieurs manifestants sont descendus dans les rues de Manama, la capitale de Bahreïn, appelant la monarchie à libérer l’opposant Cheikh Ali Salmane et exprimant leur indignation concernant l’arrestation de son proche allié Djamil Kadhim.

Des centaines de manifestants étroitement surveillés par la police ont battu le pavé en agitant des pancartes et des drapeaux de Bahreïn. Un mouvement de protestation déjà incessant dans le royaume s’est intensifié après l’arrestation de Djamil Kadhim, président du conseil consultatif du mouvement d’opposition Wefaq.

Kadhim a été détenu au pied du siège du parti à Manama et emprisonné mercredi 14 janvier.

Pendant le briefing de presse précédant son arrestation, Kadhim a dit à ses partisans de continuer le combat jusqu’à la victoire dans «un mouvement pacifique et civilisé » et a promis de continuer lui-même la lutte depuis la prison. Le Wefaq a publié une déclaration dans laquelle il condamnait cette arrestation tout comme «l’utilisation d’outils sécuritaires et judiciaires pour punir les opposants »

Sayed Yousef Al-Muhafda du Centre des droits de l’homme de Bahreïn a dit à RT qu’aucun changement ne surviendrait dans le royaume si la famille régnante continuait à réprimer l’opposition.

« Le gouvernement ne veut aucun dialogue. Au cours des deux ou trois dernières années ils ne font que mentir à la communauté internationale en prétendant qu’il y a du progrès, qu’il y a un dialogue, mais ce n’est pas la réalité. Les gens qui devraient participer à ce dialogue sont en prison maintenant », a dit Al-Muhafda.

En tant que membre du principal groupe d’opposition chiite de Bahreïn, Kadhim a été condamné mardi à six mois de prison après avoir accusé le régime de corruption électorale sur sa page Twitter en octobre. Le tribunal pénal de première instance de Bahreïn l'a reconnu coupable d'avoir perturbé les élections et lui a ordonné de payer une amende de 500 dinars bahreïnis ($1 300) outre sa peine de prison. Abdullah al-Shamlawi, avocate de Kadhim, a dit que son client allait faire appel contre ce verdict devant la Cour d'appel suprême.

Ce jugement intervient alors que le leader du Wefaq Cheikh Ali Salmane, arrêté le 28 décembre, reste en prison dans un contexte d’émeutes incessantes. Ce dernier est placé en détention provisoire en attendant les conclusions de l’enquête à son sujet, il risque une peine de prison pour incitation à la violence.

Le Royaume de Bahreïn, dirigé par le roi Hamed, fait face à une explosion de manifestations depuis 2011. La population chiite majoritaire dans le pays demande plus de libertés à la minorité sunnite au pouvoir. Malgré le fait que le gouvernement a pu réprimer efficacement les manifestations avec le soutien de l’Arabie saoudite, des affrontements, encore maintenant, éclatent quasiment chaque jour entre des militants chiites et les forces de l’ordre.