La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova a dénoncé ce 16 juillet les accusations de Londres, qui affirme que des «acteurs russes» se sont rendus coupables de tentatives d'ingérence et de vol de données liées au vaccin contre le Covid-19. «Le communiqué [britannique] est tellement embrouillé et contradictoire qu'il est pratiquement impossible de le comprendre», a remarqué la porte-parole, soulignant une fois de plus le manque de preuves de telles accusation.
Le secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères britanniques, Dominic Raab, avait accusé plus tôt la Russie d'une tentative d'ingérence dans les élections générales de 2019 en se procurant, selon lui, des documents sensibles concernant un projet de libre-échange avec les Etats-Unis.
«Sur la base d'une analyse approfondie, le gouvernement a conclu qu'il est presque certain que des acteurs russes ont cherché à s'immiscer dans les élections générales de 2019 en amplifiant la diffusion en ligne de documents gouvernementaux acquis et divulgués illégalement», a-t-il fait savoir dans une réponse écrite mise en ligne sur le site du Parlement britannique. «S'il n'y a pas de preuve d'une vaste campagne russe contre l'élection générale, toute tentative d'interférer dans nos processus démocratiques est complètement inacceptable», a-t-il poursuivi.
«Des documents gouvernementaux sensibles concernant l'accord de libre-échange entre le Royaume-Uni et les Etats-Unis ont été illégalement acquis avant les élections générales de 2019 et diffusés en ligne via le réseau social Reddit [...] Le gouvernement se réserve le droit de répondre par des mesures appropriées à l'avenir», a-t-il ajouté dans le même document.
Dominic Raab a également rappelé qu'une «enquête criminelle» avait été ouverte par les autorités britanniques sur une supposée ingérence russe dans le scrutin de 2019 et qu'elle suivait son cours, précisant qu'il «serait inapproprié d'en dire plus à ce stade».
De mystérieux hackers
Parallèlement à cette déclaration, l'organisme gouvernemental britannique chargé de la cyber-sécurité, le National cyber security centre (NCSC), a accusé le même jour un groupe de hackers de s'en prendre à des organisations britanniques, canadiennes et américaines pour voler leurs recherches dans la mise au point d'un vaccin contre le nouveau coronavirus. Ces derniers assurent, là encore sans fournir de preuves, qu'il est «presque certain» qu'ils opèrent pour les renseignements russes.
«Le groupe menaçant connu sous le nom "APT29" ou encore "Ducs" ou "Cozy Bear", opère presque certainement dans le cadre des services de renseignement russes», a affirmé dans un communiqué le NCSC, ajoutant que ses homologues américains et canadiens étaient arrivés à la même conclusion.
Réagissant à ces accusations, le porte-parole du Kremlin Dmitry Peskov, cité par l'agence de presse TASS, a déploré un manque de preuves, ajoutant que les autorités russes n'avaient aucun lien avec de quelconques attaques de hackers contre des instituts de recherche ou des compagnies pharmaceutiques britanniques.