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Russie : plus de 130 interpellations lors d'une manifestation contre la réforme constitutionnelle

Plusieurs centaines de manifestants se sont rassemblés à Moscou et Saint-Pétersbourg pour contester la réforme constitutionnelle votée par référendum début juillet. La police a procédé à plus de 130 interpellations.

Plusieurs centaines de manifestants se sont rassemblés, le 15 juillet, pour protester contre la récente révision de la Constitution russe le long du boulevard Strastnoy au centre de Moscou. La police a arrêté 132 personnes selon le ministère de l'Intérieur, tandis qu'un comptage de l'ONG OVD-Info fait état quant à lui de 147 interpellations. Le rassemblement n'avait pas été autorisé en raison de la situation sanitaire, sur fond de pandémie de Covid-19. 

Des actions de sensibilisation ont eu lieu à Saint-Pétersbourg et Moscou sous forme de collecte de signatures.

«Nous organisons cet événement sous forme de collecte de signatures en vue d'un recours devant la Cour suprême, en gardant la distance de 1,5 mètre et dans les masques de protection sur lesquelles on pourrait lire Non aux amendements !» a justifié Andrei Pivovarov, directeur exécutif d'Open Russiaune organisation crée par l'ancien oligarque Mikhaïl Khodorkovski. 

Si les amendements prévus par la réforme ont déjà été approuvés par plus de trois quarts des suffrages exprimés (77,92% des voix) lors d'un référendum et sont entrés en vigueur le 4 juillet dernier, certains opposants dénoncent en particulier l'amendement permettant à Vladimir Poutine d'être de nouveau candidat aux élections présidentielles de 2024. 

«Notre objectif est de prouver que les Russes sont opposés à la remise à zéro du compteur des mandats présidentiels, qu'ils sont contre le fait que Poutine resterait jusqu'en 2036», a déclaré Andrei Pivovarov.

Si à Saint-Pétersbourg, le rassemblement s'est achevé sans incident, la collecte de signatures à Moscou s'est transformée en manifestation sauvage : «La Russie sans Poutine !», «la Russie sera libre !», ont scandé des manifestants. 

Les interpellations ont commencé lorsqu'un groupe de manifestants a bloqué la route perturbant la circulation. Une députée municipale de l'opposition qui est une figure de proue de ce mouvement contre la révision de la Constitution, Ioulia Galiamina, a annoncé sur Facebook avoir été arrêtée avec sa fille.

La plupart des manifestants ont été relâchés le 16 juillet au matin. Certains d'entre eux risquent une détention administrative pouvant aller jusqu'à 15 jours, selon l'agence de presse TASS.