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Le président serbe juge irresponsables les appels à manifester contre sa gestion de la pandémie

A Belgrade, des violences ont émaillé la quatrième soirée de manifestations contre la gestion de la pandémie par les autorités serbes. Le président Aleksandar Vucic s'en est pris à «l'irresponsabilité de ceux qui appellent à descendre dans les rues».

«Nous sommes dans cette situation [l'augmentation du nombre de cas de Covid-19] en raison de l'irresponsabilité de ceux qui appellent à manifester. Je supplie les gens de ne pas protester car ils finiront par demander de l'aide médicale» : le 10 juillet, pour la quatrième journée de mobilisation, le président serbe Aleksandar Vucic a sévèrement critiqué les manifestations qui se tiennent dans le pays afin de protester contre la gestion de la crise sanitaire par les autorités.

Terrorisme pur

18 nouveaux décès et 386 nouvelles contaminations ont été enregistrés au cours des dernières 24 heures dans le pays des Balkans. Le chef d'Etat est par ailleurs allé jusqu'à qualifier de «terrorisme pur» l'action de certains manifestants, qui ont coupé l'autoroute à Novi Sad, la deuxième ville de Serbie.

A Belgrade, la mobilisation, un temps pacifique, a dégénéré dans la soirée, des manifestants ayant jeté pierres, pétards et fumigènes en direction des forces de l'ordre devant l'Assemblée nationale, avant de franchir les barrières de sécurité et de gravir les marches menant au parlement. Les forces anti-émeutes se sont alors interposées et ont immédiatement été la cible de jets de pierres et autres projectiles, de pétards assourdissants et de fumigènes. 71 personnes – dont un Britannique et un Tunisien – ont été arrêtées, selon les informations fournies par la police, qui a fait savoir que quatorze policiers avaient été blessés dans les heurts le 10 juillet, et 130 depuis le début des mobilisations.

Les manifestations à Belgrade ont commencé dans la soirée du 7 juillet par un rassemblement devant l'Assemblée nationale, lors duquel des milliers de personnes ont réclamé la démission du président serbe Aleksandar Vucic, à qui ils reprochent d'instaurer de nouvelles mesures restrictives après avoir accéléré le déconfinement dans le but de pouvoir organiser les élections législatives du 21 juin, largement remportées par son parti (Parti progressiste serbe, centre-droit, européiste).

Apparemment spontanées, les manifestations se tiennent sans qu'apparaissent de leaders et en marge des partis d'opposition traditionnels. Les protestataires sont surtout unis par leur rejet d'Aleksandar Vucic, avec un spectre politique très large, de la gauche à l'extrême droite.