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Hirak : La justice algérienne relaxe trois militants du mouvement de contestation populaire

La justice algérienne a relaxé trois militants du mouvement de contestation populaire «Hirak», arrêtés il y a quelques semaines pour manifestation interdite durant la période de confinement.

La justice algérienne a relaxé le 8 juillet trois militants du mouvement populaire de contestation, dont un journaliste, arrêtés pour avoir participé à une manifestation interdite à Béjaïa, en Kabylie, selon une ONG de soutien aux détenus d'opinion.

«Condamnés à une amende de 100 000 dinars (près de 700 euros) pour atteinte à la personne du Président de la République», les trois militants ont bénéficié d'«une relaxe pour toutes les autres accusations», a indiqué le Comité national pour la libération des détenus (CNLD) sur sa page Facebook. Merzoug Touati, Amar Beri et Yanis Adjila ont aussitôt retrouvé la liberté.    

Plusieurs autres militants du Hirak ont bénéficié ces derniers jours de mesures de liberté conditionnelle, dont Karim Tabbou, figure emblématique de la contestation, ou d'une grâce présidentielle. Ces mesures sont interprétées comme un geste d'apaisement du pouvoir envers le mouvement de protestation. 

Lors d'une interview accordée à la chaîne France 24 le 4 juillet, le président algérien Abdelmadjid Tebboune avait laissé entendre que d'autres libérations de prisonniers pourraient avoir lieu, jugeant que le pays se dirige vers un climat politique «beaucoup plus apaisé».

Les trois militants relaxés avaient été arrêtés le 12 juin lors d'une tentative de rassemblement en soutien aux détenus du Hirak, rapidement neutralisée par la police, dans le centre de Béjaïa, une des grandes villes de Kabylie. Ils étaient poursuivis pour «incitation à attroupement non armé», «publication pouvant porter atteinte à l'intérêt national» et «mise en danger de la vie d'autrui durant la période du confinement». 

Le parquet avait requis 3 ans de prison ferme contre chacun des trois accusés. Tout rassemblement public est strictement interdit depuis la mi-mars en raison de la pandémie de Covid-19. Ancien détenu, Merzoug Touati est un blogueur et journaliste de L'Avant-Garde Algérie, un média d'opposition dont le site est bloqué dans le pays. Yanis Adjila milite pour les droits humains et Amar Beri est un activiste du Hirak, mouvement de protestation inédit né en février 2019.