Aux Pays-Bas, la prostitution est considéree comme une distraction légale, à savoir, une relation sexuelle tarifée librement consentie. Mais le droit néerlandais est formel : la traite des êtres humains est interdit et passible de lourdes poursuites judiciaires.
Pour cette raison, la Cour de justice de l'UE a été saisie par le Conseil d'Etat néerlandais pour faire la lumière sur un différend entre la municipalité et M. J. Harmsen, «qui exploite à Amsterdam une maison de prostitution en vitrine».
Cet entrepreneur sans histoires a souhaité ouvrir deux «lunapars» afin de les louer à d'honnêtes travailleuses du sexe pour une partie de la journée. Le problème est que, lors de l'entretien «préliminaire», les femmes, toutes bulgares ou roumaines, n'ont pas pu communiquer en néerlandais, ni dans aucune langue comprise par M. Harmsen.
La ville d'Amsterdam a alors estimé que la gestion de la maison de prostitution en vitrine existante «n'était pas organisée de manière à prévenir les abus et à garantir qu'aucune infraction pénale ne soit commise envers les prostituées», selon la Cour.
Dans son arrêt, cette dernière estime que «la condition linguistique en cause est justifiée» afin de prévenir «la commission d'infractions pénales à l'égard des prostituées (traite des êtres humains, prostitution forcée et prostitution des mineurs)».
La ville d'Amsterdam est particulèrement vigilante quant à la sécurité des établissement de «détente» et souhaite fermer une partie des centaines de vitrines du célèbre Quartier rouge afin de lutter contre la criminalité qui continue d'entacher cette activité pour laquelle elle est célèbre dans le monde entier.
Au printemps, la commune d'Amsterdam avait déjà procédé à la fermeture d'environ 115 des 500 vitrines du quartier.