La réouverture des frontières internationales fait craindre une recrudescence de l'épidémie de coronaivrus en France. Dans un article du 5 juillet, Libération rapporte que, depuis le 29 juin, dans plusieurs grands établissements hospitaliers parisiens comme la Pitié-Salpêtrière, Tenon, Saint-Antoine, Bichat, mais aussi à Lyon, Marseille, Grenoble et Reims, une vingtaine de malades atteints du Covid-19 ont été hospitalisés, ayant tous pour point commun d'être récemment revenus d'Algérie.
Vu l’importance des flux de populations entre la France et l’Algérie durant l’été, il est urgent de prendre des dispositions pour éviter que le virus ne recommence à circuler à bas bruit
Un médecin, dont les propos sont cités par le quotidien, est atterré par le manque d'anticipation des autorités françaises. «Si l’on en juge par leur état au moment de leur prise en charge, ils étaient déjà malades quand ils ont pris leur vol de rapatriement», déplore-t-il, ajoutant qu'au moins trois de ces personnes sont en réanimation et une est décédée. «Vu l’importance des flux de populations entre la France et l’Algérie durant l’été, il est urgent de prendre des dispositions pour éviter que le virus ne recommence à circuler à bas bruit», prévient-il. «Ils font redémarrer l’épidémie artificiellement avec les voyageurs !», s’étrangle un infectiologue, également cité par Libération. «En février, c’était la même histoire avec les Chinois. A croire que les autorités n’apprennent rien. Avant d’être hospitalisés, les malades ont le temps de contaminer pas mal de monde, à commencer par leur famille restée en France. Le Covid, c’est décidément l’épidémie de la pénurie et de la bêtise», conclut-il.
Citée par Libération, la direction générale de la santé (DGS) a reconnu le phénomène tout en tentant de rassurer : «Nous avons détecté plusieurs cas de Covid-19 sur le territoire national chez des personnes ayant séjourné récemment en Algérie [...] L’objectif est d’éviter l’installation de chaînes de transmission et l’apparition de nouveaux clusters sur le territoire national suite à ces retours. A cet effet, chaque cas détecté est pris en charge, isolé et le contact tracing mis en place autour de ces personnes.» La semaine dernière, à l'occasion d’une réunion avec les infectiologues, la DGS a déclaré vouloir systématiser les tests de dépistages dans les pays tiers avant l’embarquement dans les avions.
En Algérie, face à la recrudescence des cas de contaminations sur son territoire ces dernières semaines, le président Abdelmadjid Tebboune a ordonné le 28 juin le maintien de la fermeture de ses frontières terrestres, maritimes et aériennes. Un mois après les premières mesures de déconfinement, l'Algérie est en proie à une flambée de foyers d'infection, en particulier à l'est (Sétif) et au sud-est du pays, due selon les autorités au non-respect des règles de prévention.