Sur les frappes en Syrie
«S’il a l’air d’un terroriste, s’il marche comme un terroriste et mène des combats comme un terroriste, c’est un terroriste, n’est-ce pas ?», a demandé Sergueï Lavrov avant de souligner que la Russie, comme la coalition internationale, mène des frappes «contre Daesh, le Front al-Nosra et les autres groupes terroristes».
Dans le même temps, en réfutant les informations apparues dans les médias occidentaux et sur les réseaux sociaux, Sergueï Lavrov a surtout souligné que la Russie ne considère pas l’Armée syrienne libre comme des terroristes : « Nous estimons que l’Armée syrienne libre doit faire partie du processus politique [en Syrie]».
Pour assurer les négociations dans le cadre de la résolution politique dans le pays, le chef de la diplomatie russe juge la présence de l’Armée syrienne libre «indispensable».
Le ministre russe a une nouvelle fois réitéré les objectifs de la Russie en Syrie : «Le but que nos forces poursuivent c’est la lutte contre les terroristes. Nous ne soutenons pas les groupes qui combattent contre leur propre peuple». Toutefois, il a noté que certains essaient de présenter les actions de la coalition comme l’aspiration à atteindre une résolution politique, en opposition à celles de la Russie qui n’auraient pour but que de protéger Bachar el-Assad, ce qui n’est pas le cas.
Sur les frappes possibles en Irak
Après le début de la campagne aérienne russe en Syrie, beaucoup de médias ont demandé si celle-ci compte également lancer des frappes en Irak. Lavrov a répondu par la négative.
«Nous n’avons pas l’intention de lancer des frappes en Irak, on ne nous l’a pas demandé. Nous sommes polis et ne rendons visite à personne sans invitation», a expliqué le diplomate russe en faisant référence aux actions de la coalition internationale qui n’agit en Syrie ni sous une résolution de l’ONU, ni à l’invitation des autorités légitimes.
Sur les déclarations du Pentagone
Mercredi, le ministre américain de la Défense Ashton Carter a estimé que les frappes russes en Syrie contribuaient à «verser de l'huile sur le feu», ce que Sergueï Lavrov a réfuté : «Nous connaissons un grand nombre de points chauds où on a versé de l’huile sur le feu, et c’est le Pentagone qui l’a fait dans la région entière».
Selon le ministre russe, Ashton Carter n’a pas pu confirmer sa déclaration comme quoi les militaires russes auraient porté des frappes sur de «fausses cibles» et auraient fait des morts parmi la population civile. Pour Lavrov, de telles assertions sont tout simplement «non professionnelles».
Sur la lutte contre Daesh
Pour lutter efficacement contre le groupe terroriste, la Russie toujours appelé à créer une coalition légitime avec la participation de toutes les parties, y compris des rebelles syriens et de Bachar el-Assad. Et cette fois-là, le chef de la diplomatie russe a annoncé que «beaucoup d’Etats ont perçu avec intérêt et de manière positive l’initiative de Vladimir Poutine de créer un large front antiterroriste sur la base du droit international».
Pour la Russie, cela est indispensable dans la guerre contre Daesh qui «a l’intention de créer un califat sur le territoire du Portugal jusqu’au Pakistan». Dans ce cadre, les déclarations affirmant qu’on peut en finir avec le terrorisme une fois Assad parti sont «ridicules».
Pour conclure, sur fond de guerre d’information sur Twitter et autres désinformations dans les médias occidentaux, Sergueï Lavrov a lancé un appel aux journalistes présents :
Ecrivez la vérité, seulement la vérité, rien que la vérité