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«Collusion russe» chapitre final : la justice ordonne l'abandon des poursuites contre Michael Flynn

La cour d'appel de Washington a mis un terme définitif à la prétendue «collusion russe» et rejeté la requête d'un juge fédéral voulant ouvrir une procédure contre le département de la Justice qui a récemment blanchi le général Michael Flynn.

La fable de la «collusion russe» entre l'équipe de campagne de Donald Trump et la Russie connaît – enfin – son épilogue. Le 24 juin, une cour d'appel de Washington a ordonné l'abandon des poursuites contre Michael Flynn, l'ancien conseiller à la sécurité nationale du président américain, intimant au juge fédéral Emmet Sullivan de suivre la décision du département de la Justice, et de clore définitivement l'affaire.

En mai dernier, le département de la Justice avait retiré ses accusations contre le général Flynn, mais l'affaire n'était pas pour autant close. Le juge Emmet Sullivan avait en effet refusé de la refermer, nommant l'ancien magistrat John Gleeson pour étudier les éléments qui ont motivé la décision du gouvernement, et prévoyant une audience pour en débattre.

La cour d'appel de Washington vient donc de lui ordonner de renoncer, mettant un point final à cette affaire. Dans son jugement, la magistrate Neomi Rao a rappelé que le gouvernement s'était appuyé sur des «preuves récemment découvertes qui mettent en doute la culpabilité de [Mychael] Flynn». «Plus précisément, le gouvernement indique que l’entrevue avec le FBI au cours de laquelle [Mychael] Flynn aurait prétendument fait de fausses déclarations n’était "ni liée ni justifiée par l’enquête de contre-espionnage du FBI" sur [Michael] Flynn», a souligné Neomi Rao.

Or, dans le dossier qu'il a monté, John Gleeson n'a apporté aucune preuve permettant de remettre en cause la version du gouvernement. Il s'est appuyé «sur des articles de presse, des tweets et d’autres faits extérieurs au dossier» pour s'opposer à la décision du département de la Justice. Pour la magistrate, il ne s'agissait in fine que d'une tentative de contrôler les délibérations internes du département de la Justice, ce qui constitue selon elle non seulement un abus de pouvoir, mais aussi affront à la séparation des pouvoirs.

Cette décision de la cour d'appel de Washington revêt une importance capitale pour le président américain car, dans le cas contraire, une nouvelle procédure aurait été ouverte contre son administration, à quelques mois seulement de l'élection présidentielle. Il s'agit donc d'un nouveau succès pour Donald Trump qui a toujours défendu la probité de son ancien conseiller. «Je suis très content pour le général Flynn, il a été traité de manière horrible», a ainsi réagi le chef d'Etat en marge d'une rencontre avec son homologue polonais, notant que Michael Flynn avait été «persécuté» mais était désormais «blanchi».

Pas «de base légitime»

Le général Michael Flynn était accusé d'avoir menti au FBI sur une discussion au sujet des sanctions américaines qu'il a eue en décembre 2016 avec l'ambassadeur russe Sergueï Kisliak. Michael Flynn avait alors démissionné de son poste de conseiller à la sécurité nationale après avoir reconnu avoir menti à l'agence de renseignement. Mais le département de la Justice a estimé que l'enquête contre cet ancien général de 61 ans n'avait pas «de base légitime» et que ses déclarations «quand bien même elles seraient fausses, n'avaient pas d'importance».

Et pour cause, la publication de notes de service internes ont soulevé de sérieuses questions quant à la légitimité même de l'enquête qui a conduit le général à plaider coupable en 2017. Ses avocats ont notamment versé au dossier des notes d'un responsable du FBI, conseillant les enquêteurs sur les moyens de mener l'entretien avec le général Flynn. «Quel est votre but ? Lui faire admettre la vérité ou le faire mentir pour que nous puissions le poursuivre ou le pousser à la démission ?», avait ainsi écrit cet agent non identifié. Après avoir changé d'avocats et de stratégie de défense, le général Flynn, s'appuyant sur cette note, avait demandé l'annulation de la procédure, estimant que celle-ci prouvait qu'il était victime d'une manipulation, d'un coup monté.

Frédéric Aigouy