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Sergueï Lavrov juge "infondées" les accusations selon lesquelles la Russie n'aurait pas visé l'EI

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a rejeté jeudi les doutes "infondés" des Occidentaux, selon lesquels la Russie n'aurait pas visé le groupe Etat islamique (EI) lors de ses premières frappes aérienne sur le territoire syrien.

Le secrétaire à la Défense américain Ashton Carter n'a pas confirmé l'information diffusée par l'opposition syrienne, selon laquelle les frappes aériennes russes contre les positions de l'Etat islamique en Syrie auraient fait des morts parmi la population civile. 

Cette déclaration, faite lors d'une conférence de presse au Pentagone, intervient juste après une vague de critiques à l'égard de l'opération militaire en Syrie décidée par Moscou. 

A peine la Russie a entamé ses frappes aériennes contre Daesh que les rumeurs au sein des médias occidentaux et de fortes affirmations, dont celle du Pentagone, indiquent que les raids russes «n’ont probablement pas visé l'EI».

Pour le secrétaire à la Défense américain Ashton Carter l'approche russe en Syrie est "vouée à l'échec" et "tournera mal".

Une vision qui semble être partagée par la France. Plus tôt dans la journée le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a fait part de ses doutes et a noté qu’il faudrait vérifier quels étaient les vrais objectifs des avions russes. «Les frappes doivent être dirigées contre Daesh et les autres groupes terroristes, pas contre la population civile et l'opposition modérée», a insisté le ministre français.

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Le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian est allé plus loin en accusant directement Moscou de ne pas avoir ciblé les positions de l'Etat islamique lors de son opération aérienne. "Les forces russes ont frappé en Syrie, c'est désormais public, et curieusement elles n'ont pas frappé Daesh", a dit Jean-Yves Le Drian lors des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale.

Le ministre russe des Affaires étrangère Sergueï Lavrov, a rejeté jeudi les doutes «infondés» des Occidentaux, selon lesquels la Russie n'aurait pas visé le groupe Etat islamique lors de ses premières frappes aérienne sur le territoire syrien. «Les rumeurs indiquant que les objectifs de ces frappes n'étaient pas l'EI ne sont en rien fondées» a-t-il déclaré appelant également les journalistes à «ne pas écouter le Pentagone dans ce cas-là, mais de s’adresser au ministère russe de la Défense pour toute information».

Celui-ci a d'ailleurs présenté un bilan officiel des premières frappes russes en Syrie, accompagnée d’une vidéo montrant des raids commis contre les positions de Daesh.

Les autorités militaires russes  ont annoncé avoir touché huit cibles de Daesh lors de 20 vols de combat en Syrie.

Plus tôt dans la journée le Parlement russe a autorisé Vladimir Poutine à engager les forces armées en Syrie. La requête du président russe a été faite après que son homologue syrien, Bachar el-Assad, s’est adressé à lui pour qu’il lui accorde une aide militaire. La Russie ainsi devient le seul pays qui effectuera cette opération sur une base légitime, c'est-à-dire, à la demande des autorités syriennes, a fait savoir le porte-parole du président russe Dmitri Peskov. L'autre cas permettant des opérations militaires relève d'une décision du Conseil de sécurité de l’ONU.

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