International

«10 ans de prison» : Donald Trump menace les manifestants qui s'en prennent aux statues

Le président des Etats-Unis a averti sur Twitter qu'il avait autorisé les autorités fédérales à interpeller les manifestants qui s'en prennent aux statues ou aux monuments américains, rappelant que ce délit était passible de 10 ans de prison.

Alors que les destructions, dégradations et remises en question de statues et monuments commémoratifs de l'espace public se multiplient depuis fin mai et la naissance du mouvement de réaction à la mort de George Floyd, Donald Trump a menacé leurs auteurs de poursuites, y compris de façon «rétroactive». 

«J'ai autorisé les autorités fédérales à arrêter toute personne qui vandalise ou détruit un monument, une statue ou tout autre bien fédéral aux Etats-Unis avec une peine pouvant aller jusqu'à 10 ans de prison, conformément au Veteran's Memorial Preservation Act ou à toute autre loi pouvant être invoquée», a-t-il déclaré sur Twitter à l'encontre des manifestants.

Il a par ailleurs déclaré que la mesure «[pouvait] également être utilisée rétroactivement pour la destruction ou le vandalisme déjà causés». «Il n'y aura pas d'exceptions !», a-t-il achevé. 

Il n'y aura pas d'exceptions !

Le 19 juin, une statue honorant la mémoire du général sudiste Albert Pike a été abattue à Washington au slogan de «Black lives matter». Mais les cibles des manifestants sont loin d'être circonscrites aux personnages du camp esclavagiste de la guerre de Secession.

Donald Trump s'est notamment félicité que des activistes ayant tenté (sans succès) d'abattre la «magnifique» statue du président américain Andrew Jackson (1767-1845) à Washington le 22 juin aient été arrêtés. «10 ans de prison en vertu du Veteran's Memorial Preservation Act. Méfiance», a-t-il mis en garde. Le président a par ailleurs accusé ces manifestants de s'être livrés à des actes de vandalisme à Lafayette Park et à des dégradations sur une église. Les manifestants reprochent à Andrew Jackson d'avoir possédé environ 600 esclaves et d'avoir estimé que les Blancs étaient supérieurs aux Noirs. 

Le 20 juin, l'Espagne a demandé aux autorités américaines de protéger leur patrimoine commun après l'abattage sauvage d'une statue du saint catholique Junipero Serra et la dégradation d'une statue de l'écrivain Cervantes... qui fut pourtant lui-même esclave durant 5 ans. Le 2 juin, c'est l'ambassadeur de Pologne qui avait protesté contre la dégradation de statues des combattants pour l'indépendance américaine Casimir Pulaski (né en 1745 et mort au combat en 1779) et Thaddeus Kościuszko (1746-1817), rappelant que ce dernier avait notamment «cédé son salaire de guerre pour acheter la liberté d'esclaves américains». 

A New York, c'est une statue de l'ancien président Theodore Roosevelt (1858-1919) située à l'entrée du Musée américain d'histoire naturelle qui va prochainement être retirée, en toute légalité cette fois-ci, en raison de ses opinions jugées colonialistes et racistes. «Ridicule, ne faites pas ça !», a protesté Donald Trump sur Twitter à ce sujet.