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Les frappes russes en Syrie font des victimes... des accusations sans preuves ?

A peine la Russie a entamé ses frappes aériennes contre Daesh que les médias occidentaux se sont mis annoncer des victimes parmi la population civile. Cependant, sans aucune preuve réelle.

Tout a commencé sur les réseaux sociaux où plusieurs comptes Twitter ont publié des vidéos de Syrie montrant des explosions provoquées soi-disant par des frappes, près de Homs.

Cependant, quand on les regarde, aucun signe ne permet de déterminer que ces avions appartiennent à l’armée russe. Les auteurs des vidéos ne précisent pas ni le bilan des morts ni les circonstances de l’attaque possible.

La BBC, pour sa part, annonce 36 morts à la suite des présumées frappes russes. Mais le média britannique ne donne pas de preuves, en citant seulement quelques sources de l’opposition syrienne.

Les sources de CNN ont annoncé que la Russie aurait pu effectuer des frappes près de Lattaquié à 122 kilomètres au nord-ouest de Homs. Il n’y a pas d’information plus précises, quels avions ont attaqué la ville et s’il y a eu des victimes parmi la population civile.

Les réseaux sociaux et les médias se ont explosé, débordant d’informations controversées sur le début des raids aériens russes. Les internautes rapportent le nombre de victimes parmi les civils, que ce n’est pas Daesh que la Russie prend pour cible… en ne proposant que des photos avec des blessés et de la fumée consécutive à des explosions. Toujours sans preuves ni signes d’avions russes.

En particulier, certains tweets utilisent des photos faites il y a plusieurs jours : par exemple, celui de Syria Civil Defense qui se pose comme un groupe de volontaires «neutre, impartial et humanitaire», «qui ne prête allégeance à aucun parti politique». Le groupe ne se sent pas gêné d’utiliser une photo faite le 25 septembre à la suite des frappes des forces gouvernementales sur Rastane non loin de Homs pour faire preuve des frappes russes d’aujourd’hui.

«Une campagne de désinformation»

Moscou estime que ces tentatives de désinformations apparues dans les médias et sur les réseaux sociaux sont une tendance «dangereuse». «A peine le Conseil de la Fédération a-t-il pris la décision, à peine la Russie a-t-elle entamé une opération contre Daesh, à peine Lavrov s’est-il prononcé au Conseil de Sécurité, que des campagnes de désinformation ont fait leur apparition dans les médias occidentaux ainsi que régionaux et même ukrainiens», a expliqué le porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova.

En qualifiant ces actions de «guerre informationnelle», elle a souligné que «certains étaient bien préparés». Quelques instants après le début de l’opération, Internet était rempli de photos des «victimes» présumées. «Nous savons tous comment ces photos sont prises», a souligné Zakharova, en ajoutant que cette falsification prend une ampleur internationale.

Plus tôt, le président russe Vladimir Poutine a annoncé que le but des raids aériens ce sont les frappes préventives, pour empêcher les djihadistes de retourner dans leurs pays avec l’expérience militaire et l’idéologie acquises dans les zones de combat.

La partie russe a réitéré que d’une façon ou d’une autre, la Russie était à ce jour le seul pays qui mettait en œuvre des frappes sur une base légale. En effet, le président russe a reçu une lettre de son homologue syrien Bachar el-Assad où ce dernier demande de lui accorder une aide militaire. Ce n’est pas le cas de la coalition encadrée par les Etats-Unis. Cette dernière n’a obtenu ni l’autorisation des autorités légitimes syriennes, ni l’approbation du Conseil de sécurité de l’ONU.