C'est à 13h, heure de New-York et 19h, heure de Paris, que le drapeau sera hissé au fronton du bâtiment des Nations unies.
Ce geste, au-delà du symbole, constitue un point d'ancrage dans le processus de reconnaissance de la Palestine. Cette dernière, à l'instar du Vatican, a en effet le statut d'Etat observateur non membre de l'ONU.
C'est à l'initiative de la délégation palestinienne que cette initiative a été prise. Le représentant des Territoires palestiniens à l'ONU y voyait alors une mesure symbolique permettant de «renforcer les fondations de l'Etat palestinien».
Le texte palestinien demandait spécifiquement que les Etats non membres puissent également voir leur drapeau hissé au siège des Nations unies. Le vote de cette résolution a reflété les habituelles divisions des pays sur la situation israélo-palestinenne. Huit pays avaient voté contre l'initiative, dont Israël, les Etats-Unis, le Canada et l'Australie. Israël avait ainsi qualifié de «supercherie» l'initiative palestinienne. 45 autres pays s'étaient abstenus, la plupart européens et 119 avaient approuvé la résolution, dont la France, la Russie et la Chine.
Cette acte intervient alors que les négociations de paix avec Israël sont au point mort. Plus encore, à Jérusalem, l'esplanade des Mosquées, lieu sacré tant pour les musulmans que pour les juifs est secouée par des heurts entre Palestiniens et policiers israéliens depuis plusieurs semaines. Enfin, plus largement, le conflit israélo-palestinien semble avoir été relégué derrière d'autres sources de tensions dans la région, notamment la lutte contre les jihadistes de Daesh.
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La levée du drapeau coïncide avec la venue à New York du président palestinien Mahmoud Abbas. Ce dernier participe en effet à la session annuelle de l'Assemblée générale et à un sommet sur le développement durable. Le chef d'État palestinien doit également prononcer un discours. Selon certaines sources diplomatiques israéliennes, rapportées par le journalHaaretz, le président palestinien pourrait alors annoncer que l’Autorité palestinienne cessera d’honorer les accords signés avec Israël lors des 20 dernières années si aucun progrès n'est fait sur les négociations de paix.
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-Moon et de dizaines de responsables politiques étrangers viendront voir le drapeau être hissé. Laurent Fabius, chef de la diplomatie française, devrait également y assister.
Cette cérémonie constitue une étape de plus dans la reconnaissance symbolique de la Palestine en tant qu'Etat, après l'attribution en novembre 2012 du statut d'Etat non membre observateur. Puis la Palestine avait, dans la foulée, intégré la Cour pénale internationale ainsi que d'autres instances internationales.
Cependant, l'Etat de Palestine n'avait pas pu devenir membre à part entière des Nations unies, bien qu'il ait eu la reconnaissance unilatérale de 135 Etats. Sa demande d'adhésion présentée en septembre 2011 avait en effet été bloquée avant même son examen par les Etats-Unis, membre permanent du Conseil de Sécurité.