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La Corée du Nord a détruit le bureau de liaison avec le Sud, selon Séoul

Selon l'agence sud-coréenne Yonhap, une explosion a été entendue et de la fumée observée à Kaesong, ville frontalière nord-coréenne. Selon Séoul, la Corée du Nord aurait détruit le Bureau de liaison inter-coréen qui s'y trouve.

Le ministère sud-coréen de l'Unification rapporte, ce 16 juin au matin, que la Corée du Nord a détruit le bureau de liaison avec le Sud. Ce bureau se situe dans la ville de Kaesong, située près de la frontière côté Nord.

«La Corée du Nord a fait exploser le bureau de liaison de Kaesong à 14h49 [heure locale]», a ainsi annoncé le porte-parole du ministère en charge des relations entre les deux Corées, dans un communiqué d'une ligne envoyé à la presse.

Cette annonce a été faite quelques minutes après que l'agence de presse sud-coréenne Yonhap a fait état d'une explosion entendue et d'une fumée vue s'élevant d'un complexe industriel conjoint qui abrite ce bureau de liaison transfrontalier. 

La Russie, par la voix porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, a jugé cet événement «préoccupant» et a appelé «toutes les parties à la retenue».

Auparavant, ce 16 juin également, l'armée nord-coréenne s'était dit «totalement prête» à agir contre la Corée du Sud, selon les médias nord-coréens. Depuis le début du mois, Pyongyang a multiplié les attaques verbales au vitriol contre son voisin, notamment contre les transfuges nord-coréens qui, depuis le Sud, envoient au Nord des tracts de propagande par-delà la Zone démilitarisée (DMZ). La semaine dernière, les autorités nord-coréennes avaient annoncé la fermeture de ses canaux de communication politique et militaire avec l'«ennemi» sud-coréen.

Prenant acte de la détérioration des relations intercoréennes, l'état-major général de l'Armée populaire de Corée avait également expliqué travailler à un «plan d'action» pour «transformer en forteresse la ligne de front» selon l'agence officielle nord-coréenne KCNA. Celui-ci impliquerait, selon lui, la réoccupation de zones qui étaient démilitarisées en vertu d'un accord intercoréen.

Le 15 juin, le président sud-coréen Moon Jae-in, artisan du rapprochement de 2018, avait exhorté le Nord à ne pas laisser «la fenêtre du dialogue se refermer». En outre, depuis les protestations du Nord contre les envois de tracts depuis le Sud, Séoul a engagé des poursuites judiciaires à l'encontre de deux groupes de dissidents nord-coréens accusés d'avoir envoyé ces éléments de propagande de l'autre côté de la frontière. 

Les combats de la guerre de Corée (1950-1953) ont officiellement pris fin avec un armistice, et non un accord de paix, ce qui signifie que les deux voisins sont encore, techniquement, en état de guerre.