Depuis le 5 juin, le Parti communiste de la Fédération de Russie se mobilise pour dénoncer le projet de la réforme constitutionnelle initiée en janvier dernier par Vladimir Poutine. Il s'oppose également au référendum, prévu le 1er juillet, qui invite les Russes à se prononcer pour ou contre les amendements à la Constitution.
Les communistes, qui demeurent la plus grande force d'opposition en Russie (leur candidat est arrivé second lors de la présidentielle de 2018), considèrent les changements proposés comme cosmétiques à défaut d'être une véritable réforme de la Constitution. Selon eux, ces amendements devraient être adoptés par l'Assemblée constitutionnelle après un large débat. Déjà en mars, le Parti communiste à la Douma d’Etat (Chambre basse du Parlement de Russie) avait voté contre l'amendement visant à «remettre à zéro» le compteur des mandats présidentiels de Vladimir Poutine. Il s’était également abstenu, lors de la troisième lecture, sur l'ensemble des amendements.
Selon la déclaration du comité exécutif du Parti communiste russe, les amendements initiés «ne font que renforcer le diktat présidentiel et consolider la domination oligarchique qui conduit le pays au désastre». «Si le cap politique ne change pas dans l'intérêt du peuple, le pays serait confronté à la division sociale plus profonde, à une crise encore plus grave et au chaos», souligne le communiqué cité par le site de la Pravda.
Les communistes mettent en doute la procédure du scrutin national car, selon eux, il est proposé de voter une seule fois pour tous les amendements sans exception. Ils mettent également en doute les moyens de vote à distance ainsi que la participation électronique, pour lesquels, toujours selon eux, il n'existe aucun contrôle public.
Néanmoins, les communistes n'appellent pas ses militants à boycotter le scrutin national, mais les incitent plutôt à y participer afin de se prononcer contre la reforme, ce qu'ils considèrent plus efficace que l'abstention.
Toutefois, malgré les efforts du Parti communiste, leurs sympathisants semblent plus que jamais divisés. Une enquête réalisée par le Centre Panrusse d'étude de l'opinion publique (VTsIOM) montre que 43% des partisans du parti soutiennent les amendements, tandis que 39% s'y opposent.
Par ailleurs, selon cette même étude, 67% des Russes prévoient de participer au référendum, 14% ne participeront pas et 17% n'ont pas encore pris de décision.