C’est un journaliste du journal allemand Der Spiegel qui a annoncé la nouvelle sur Twitter, en précisant qu’il s’agissait de la base OP North, ou Observation Post North, anciennement occupée par les forces militaires de l’Allemagne.
Dans le même temps, le porte-parole de l’OTAN Brian Tribus a confirmé à l’agence Reuters que les troupes de la coalition étaient en train de combattre les talibans près de l’aéroport de Kunduz assiégé par ces derniers.
«Les conseillers des forces spéciales de la coalition, en train d’assister les forces de sécurité afghanes, ont fait face à une menace d’insurgés talibans dans la proximité de l’aéroport de Kunduz», a déclaré le responsable mercredi.
Cet aéroport reste actuellement le dernier bastion contrôlé par l’armée afghane dans une bataille de plus en plus désespérée visant à garder la mainmise sur la ville.
D’après les responsables afghans cités par l’AFP, les rebelles «ont disposé des mines et des bombes piégées sur les routes menants vers la ville, ralentissant ainsi l’avancée des renforts de l’armée afghane qui se dirigent vers Kunduz».
Le représentant de l’Alliance a également précisé que les avions américains ont effectué une frappe aérienne près de la ville de Kunduz, prise lundi par les forces des talibans.
Leur attaque sur la ville a été lancée sur trois flancs et a duré trois heures, au bout desquelles les rebelles ont pris le contrôle de la ville. Cette conquête est considérée comme un succès majeur par les extrémistes talibans.
D’après les informations du journal pakistanais Frontier post, au moins 30 personnes ont péri et 200 autres ont été blessées lors des affrontements entre les forces de l’armée afghane et les talibans aux alentours de Kunduz, dont une vaste majorité de civils. Cependant, le bilan pourrait être encore plus élevé, précise la mission humanitaire de l’ONU, vu qu’il est toujours impossible d’accéder à plusieurs zones de la ville.
L’Allemagne repense le retrait de ses troupes
La capture de la ville de Kunduz et la situation actuelle à ses alentours a suscité une réaction inquiétée de la défense allemande, qui envisage une possibilité de reporter le retrait de ses soldats de l’Afghanistan.
«Il est important que nous examinions minutieusement la situation actuelle et prenions une décision (…) en se basant sur une situation en cours, et pas sur les délais fixés», a déclaré la ministre allemande de la Défense Ursula von der Leyen, citée par Reuters.
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L’OTAN complété le retrait de ses troupes de combat de l’Afghanistan vers la fin de 2014, mais environ 850 militaires allemands sont restés dans le pays dans le cadre des forces internationales de l’Alliance qui s’occupaient d’entraînement des forces locales de sécurité.
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Depuis plus de dix ans, les forces allemandes ont été stationnés à une base militaire près de Kunduz, à Baghlan, la seconde base plus grande de l’Allemagne dans le pays, qui a été transféré aux forces gouvernementales locales en l’octobre 2013.