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COVID-19 : le port du masque sera obligatoire à Moscou jusqu'à la mi-automne

Malgré le déconfinement prudent, le maire de la capitale russe Sergueï Sobianine considère que le retour à la normale n'est pas envisageable tout de suite. Selon lui, Moscou pourrait ne pas retrouver la vie habituelle avant l'année prochaine.

Le maire de Moscou Sergueï Sobianine a affirmé que les Moscovites pourraient ne retrouver leur mode de vie habituel que quand la pandémie sera terminée. «Les gens ont tendance à oublier rapidement le mal. C’est comme ça que la psychologie fonctionne, Dieu merci. Je pense que nous reviendrons complètement à notre vie habituelle dans un an», a déclaré Sergueï Sobianine dans une interview accordée à l'agence Tass. «La durée pendant laquelle nous devons porter un masque dépend principalement de l'apparition d'un vaccin de masse. Selon les estimations diverses, cela se produira entre octobre et février. Nous voulons croire que nous obtiendrons les premiers lots de vaccin au mois d'octobre.» 

Selon Sobianine, Moscou a été épargnée de la catastrophe grâce au haut niveau de responsabilité et de discipline dont font preuve les Moscovites. Le maire a également félicité les habitants de la ville pour leur rôle actif dans la politique locale, ajoutant qu’il savait que certains avaient critiqué ses décisions.

«Lorsqu'une ville fait face à une pandémie qui menace la vie et la santé des gens, des décisions doivent être prises immédiatement. Il faut prendre ses responsabilités. Il y a beaucoup d'opinions, mais je suis responsable de la vie de chacun des Moscovites. Et je ne veux pas faire incomber cette responsabilité aux autres», a-t-il souligné. 

Le maire de la capitale a précisé également que même s'il a passé beaucoup de temps à étudier le virus, il ne comprend toujours pas tous ses mécanismes d'évolution. «Dans quelle mesure le nombre réel d'infections correspond-il aux cas officiellement détectés ? Comment la vigueur du virus évolue-t-elle après qu'il a été transmis plusieurs fois d'une personne à une autre ? Quelle est la relation entre les mesures de confinement, l'immunité collective et la virulence ?», s'interroge-t-il. «Les statistiques d'autres pays ne donnent pas de réponse satisfaisante», conclut Sergueï Sobianine. 

Une deuxième vague attendue 

Pourtant, malgré l'hypothèse selon laquelle la Russie a passé son pic de la pandémie du coronavirus, certains scientifiques pensent que la situation pourrait encore empirer et qu’une deuxième vague de la maladie peut venir.

Lors d'une réunion de travail le 22 mai, le président russe Vladimir Poutine a mis en garde contre une éventuelle nouvelle vague de l'épidémie de COVID-19 qui pourrait avoir lieu entre la fin octobre et début décembre cette année.

«Cela dépendra principalement des conditions météorologiques, si la [deuxième vague] arrive en automne ou plus tôt,» a expliqué le 4 juin Ekaterina Trifonova, directrice du département des maladies infectieuses de l’hôpital clinique central de Moscou. Selon elle, le déterminant principal est la chaleur de l'été, mais cela dépend aussi du processus de déconfinement et du rythme de levée des mesures restrictives. 

Selon les statistiques officielles au 5 juin, la Russie compte 449 834 cas d'infection dont 8 726 nouveaux cas enregistrés au cours des dernières 24 heures. Moscou et sa région restent les plus touchées avec respectivement 191 069 et 42 720 personnes infectées depuis le début de la pandémie.