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Mort de George Floyd : l'ONU critique la réponse de l'administration Trump aux émeutes

Usage disproportionné de la force, classement d'Antifa comme organisation terroriste : la Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme critique les mesures prises par Washington en réponse aux émeutes qui ont éclaté après la mort de George Floyd.

Les relations déjà tendues entre les Etats-Unis de Donald Trump et l'ONU risquent de se dégrader encore davantage : dans un communiqué au ton offensif publié le 3 juin, la Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme Michelle Bachelet a vertement critiqué la réponse des autorités aux événements qui ont suivi la mort de George Floyd.

«A tout moment mais particulièrement en temps de crise, un pays a besoin que ses dirigeants condamnent le racisme sans équivoque, qu'ils réfléchissent à ce qui a poussé les gens à bout, qu'ils écoutent et apprennent, et qu'ils prennent des mesures qui s'attaquent véritablement aux inégalités», a-t-elle ainsi écrit dans ce qui dans ce qui s'apparente à une critique à peine voilée de l'attitude du président Donald Trump, qui a promis de ramener «la loi et l'ordre» face aux émeutes et aux pillages.

«Les voix qui réclament la fin des meurtres d'Afro-Américains non armés doivent être entendues. Les voix qui réclament la fin de la violence policière doivent être entendues. Et les voix qui demandent la fin du racisme endémique et structurel qui sévit dans la société américaine doivent être entendues», a encore plaidé Michelle Bachelet, dénonçant «l'utilisation disproportionnée et non nécessaire de la force par des membres des forces de l'ordre pendant les manifestations».

La Haut-commissaire de l'ONU aux droits de l'homme a par ailleurs «exprimé sa profonde préoccupation face aux déclarations qui visaient à qualifier les manifestants de terroristes». Une sortie selon toutes vraisemblances en écho à la décision de l'administration Trump de répertorier Antifa comme organisation terroriste, estimant que celle-ci incite à la violence.

«Il n'y a aucun doute sur qui ou quoi est "derrière" ces mouvements de protestation. Nous avons vu des milliers et des milliers de manifestants pacifiques d'origines diverses se mettre en marche pour défendre leurs droits et demander que les choses changent», a assuré Michelle Bachelet, soulignant toutefois que «la violence, le pillage et la destruction de biens ne résoudraient pas le problème de la brutalité policière et de la discrimination».

Alors que les Etats-Unis ont connu un weekend d'émeutes violentes après la mort de George Floyd, le président américain a exhorté le 2 juin les gouverneurs, responsables de l'ordre public, à répliquer avec fermeté.