Le président américain Donald Trump a annoncé ce 29 mai mettre fin à la relation existante entre son pays et l'Organisation mondiale de la santé (OMS), qu'il accuse depuis le début de la pandémie de coronavirus de se montrer trop indulgente avec Pékin. «Parce qu'ils ont échoué à faire les réformes nécessaires et requises, nous allons mettre fin aujourd'hui à notre relation avec l'Organisation mondiale de la santé et rediriger ces fonds vers d'autres besoins de santé publique urgents et mondiaux qui le méritent», a déclaré le chef d'Etat devant la presse.
La Chine a un contrôle total sur l’Organisation mondiale de la santé
«La Chine a un contrôle total sur l’Organisation mondiale de la santé, même si elle ne paie que 40 millions de dollars par an par rapport à ce que les Etats-Unis ont payé, ce qui représente environ 450 millions de dollars par an. Nous avons détaillé les réformes qu’elle doit faire et nous sommes engagés directement avec eux, mais ils ont refusé d’agir», a ajouté le président des Etats-Unis.
Mi-avril, Donald Trump avait annoncé la suspension de la contribution américaine à l'OMS, dénonçant les «erreurs» de cette agence de l'ONU dans sa gestion de la pandémie de Covid-19, ainsi que son supposé parti pris pro-Pékin. Un mois plus tard, mi-mai, le président américain avait menacé de geler indéfiniment ce financement si l'institution internationale ne s'engageait pas à des «améliorations notables» dans un délai d'un mois. Washington reprochait alors précisément à l'OMS d'avoir négligé une alerte précoce venue de Taïwan sur la gravité du coronavirus et d'avoir tardé à déclarer l'état de pandémie, ce dont l'organisation se défend.
L'UE appelle Washington à reconsidérer sa décision
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le chef de la diplomatie de l'Union européenne (UE), Josep Borrell, ont «exhorté», le 30 mai, les Etats-Unis «à reconsidérer leur décision annoncée» de rompre avec l'OMS. Dans un communiqué, ils affirment notamment : «L'OMS doit continuer à être en mesure de diriger la réponse internationale aux pandémies, actuelles et futures. Pour cela, la participation et le soutien de tous sont nécessaires et indispensables.»
La rupture de Washington avec l'OMS est «un sérieux revers pour la santé mondiale», a jugé pour sa part le 30 mai le ministre allemand de la Santé, Jens Spahn, sur Twitter. Soulignant la nécessité de réformer l'institution, il a insisté sur le fait que l'UE devait «s'engager plus» financièrement après la mise à exécution par Donald Trump de couper les ponts avec l'institution onusienne.