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Vacances d'été : Bruxelles plaide pour la réouverture des frontières intérieures de l'UE

Bruxelles a encouragé l'ensemble des pays membres de l'Union européenne à rouvrir leurs frontières intérieures. Objectif : «sauver les vacances d'été» des Européens et empêcher le naufrage d'un secteur touristique plombé par le coronavirus.

«Cela ne va pas être un été normal... Mais si nous faisons tous des efforts, nous n'aurons pas à passer l'été bloqués à la maison ou l'été ne sera pas complètement perdu pour l'industrie touristique», a déclaré la vice-présidente exécutive de la Commission, Margrethe Vestager, lors d'une conférence de presse à Bruxelles. Sur son compte Twitter elle a également alerté : «Soyez prudent et ne faites pas de discrimination ! Lorsque nous travaillons ensemble sur la sécurité, nous pouvons ouvrir les frontières, voyager en toute sécurité – passer de bonnes vacances. Et les entreprises touristiques font des affaires. Le printemps a été si difficile, l'été ne doit pas être perdu !»

Le tourisme, secteur crucial pour l'économie de l'UE puisqu'il représente 10% de son PIB et 12% des emplois, attend avec anxiété l'arrivée de la saison estivale après avoir déjà pâti depuis deux mois des mesures de confinement mises en place pour endiguer la pandémie. 

Le premier voyagiste mondial, l'allemand TUI, a annoncé le 13 mai son intention de supprimer 8 000 postes dans le monde, soit plus de 10% de ses effectifs. Après le repli sur soi de nombreux pays européens, la Commission européenne veut les inciter à lever progressivement les contrôles et restrictions mis en place pour faire face au coronavirus.

Le Commissaire européen aux Affaires économiques, l'Italien Paolo Gentiloni, s'est comme Margrethe Vestager voulu rassurant. «Nous aurons une saison touristique cet été, même si ce sera avec des mesures de sécurité et des restrictions qui n'existaient pas l'an passé», a-t-il promis dans un entretien le 13 mai à six journaux européen.

Pas de discrimination 

L'exécutif européen prône une réouverture des frontières intérieures de l'Union européenne de façon «concertée», «la plus harmonieuse possible» et «non discriminatoire». Il s'agit toutefois de simples recommandations, puisqu'il appartient aux Etats membres de décider comment ils comptent protéger leur territoire.

Le 13 mai, l'Allemagne a annoncé viser une levée à la mi-juin des restrictions de circulation mises en place à ses frontières, ajoutant que ses voisins français, autrichien et suisse avaient le même objectif. Ses frontières avec le Luxembourg seront complètement ouvertes dès le 16 mai.

Dans ses lignes directrices, c'est précisément à une telle situation que la Commission européenne s'intéresse. Elle préconise que les pays se trouvant dans une situation épidémiologique comparable et ayant adopté les mêmes mesures de précaution soient traités de la même façon. 

En clair, si un pays A ouvre ses frontières avec un pays B, il doit aussi le faire avec son voisin C si ce dernier est dans la même situation que B. De même, quand un Etat ouvre ses frontières avec un autre, il doit le faire pour tous les habitants de ce pays, qu'ils en aient la nationalité ou pas.

A l'attention des futurs vacanciers, l'exécutif européen voudrait mettre en place d'ici l'été un site internet fournissant des informations en temps réel sur la situation aux frontières mais aussi dans chacune des régions touristiques.

Avoir ou remboursement ? 

Pour certains pays du Sud, comme l'Italie et l'Espagne, parmi les plus endeuillés d'Europe par le coronavirus, mais aussi la Grèce et le Portugal, il s'agit de limiter les dégâts au maximum. Ces Etats sont très dépendants du secteur touristique, et si les estivants restaient loin de leurs rivages, leur situation économique, déjà mauvaise, pourrait encore s’aggraver.

Dans ses recommandations, la Commission aborde aussi l'épineuse question du remboursement ou pas des voyages et séjours annulés à cause de la crise. Selon la réglementation de l'Union européenne, le consommateur européen est en droit de réclamer un remboursement, mais nombre d'opérateurs et de compagnies aériennes préfèrent proposer un avoir à leurs clients.

La Commission rappelle ce droit fondamental et incite les transporteurs et voyagistes à offrir des bons d'achat attrayants. Fin avril, douze pays européens, dont la France, avaient demandé à Bruxelles de suspendre cette obligation faite aux compagnies aériennes de rembourser les passagers.