International

«Un médecin de l’Armée rouge m’a rendu la vie» : un témoignage de Shelomo Selinger

Dans le cadre du projet Courrier de la Victoire Shelomo Selinger, sculpteur français et ancien prisonnier de neuf camps de concentration, tente de retrouver le nom du médecin soviétique qui l'a sauvé.

Dans le cadre du projet Courrier de la Victoire, la rédaction de RT France a reçu une lettre de Shelomo Selinger, sculpteur français et ancien prisonnier de neuf camps de concentration successifs, dont le dernier fut le camp de Theresienstadt en Tchécoslovaquie. Il demande de l’aide pour retrouver le nom du médecin soviétique qui l'a sauvé de ce camp de concentration.

Il raconte qu’il est né en 1928 en Pologne et avait 14 ans lorsqu’il fut déporté avec son père dans un camp de concentration en Allemagne.

« J'ai perdu toute ma famille. Mon père fut assassiné au bout de trois mois. Ainsi, à l'âge de 14 ans, je suis resté seul dans l'enfer des camps.  Je suis passé par neuf camps de concentration, où j'ai subi les travaux forcés, la torture, la faim et la maladie», écrit il.

Shelomo Selinger raconte comment il a participé à deux marches de la mort et à l’âge de 17 ans, s’est retrouvé jeté sur un tas de cadavres dans le camp de Theresienstadt en Tchécoslovaquie car on l’a cru mort.

« L'Armée rouge est entré à Prague et à Teresienstadt vers le 10 mai 1945. Un médecin, officier de l'Armée rouge, regardant ce tas des corps, avait remarqué que je n'étais pas complètement mort, que je respirais encore, peut être m'a-t-il vu bouger. Il m'a enlevé d'entre les morts et m'a hospitalisé dans l'hôpital de campagne de l'armée. Ce médecin m'a soigné pendant des semaines et s'est acharné pour me rendre la vie», ainsi partage-t-il ses souvenirs.

Aujourd’hui Shelomo Selinger est un artiste de renommée internationale. Il a créé plusieurs mémoriaux et monuments dédiés à la mémoire des victimes de de la Shoah et de la Deuxième guerre mondiale en France, en Allemagne, en Israël et au Luxembourg.

L'auteur de la lettre a précisé que plusieurs livres sur son histoire étaient en préparation. Dans ces livres, il souhaite exprimer sa reconnaissance à l'Armée rouge qui a libéré le camp de concentration de Theresienstadt.

« J'aimerais tellement pouvoir honorer mon médecin qui m'avait rendu la vie, en mentionnant son nom. Je m'adresse à vous, journalistes du Courrier de la Victoire, vous demandant de bien vouloir essayer de trouver son nom. Car on m'avait dit que vous êtes les seuls à avoir le droit de faire les recherches nécessaires dans toutes les institutions », écrit-il.

Le projet Courrier de la Victoire regroupe les histoires de ceux qui ont survécu au siège de Leningrad, laissé leur signature sur les murs du Reichstag, ou encore ont caché des soldats soviétiques échappés des camps de concentration.

Grâce à ce projet tout le monde peut adresser une lettre aux vétérans qui ont raconté leurs histoires.

Nous veillerons à ce que toutes les lettres reçues soient transmises aux vétérans.