L'Angola vient de recevoir une cargaison d'un millier de bovins en provenance du Tchad, troisième versement en nature de ce type organisé en quelques semaines dans le cadre d'un accord bilatéral inédit de remboursement de la dette.
«Ce lot comprend 1 176 têtes, elles ont été placées en quarantaine dans la ville de Quiminha [environ 40 kilomètres de Luanda, la capitale], d'où elles seront ensuite acheminées vers leur destination finale après contrôle», a annoncé à l'AFP Ditutala Lucas Simao, chef des services vétérinaires du ministère angolais l'Agriculture.
En difficulté financière en raison de la baisse des cours du pétrole, le Tchad a proposé en 2017 à l'Angola de lui rembourser une dette de 100 millions de dollars en bétail.
L'élevage représente 53% du produit intérieur brut du Tchad (11 milliards d’euros en 2018) et constitue sa deuxième source de revenus d'exportation après le pétrole. Le pays dispose d’un cheptel – essentiellement bovin – estimé à 93 millions de têtes par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). C’est à peu près autant que le cheptel bovin angolais, mais pour une population près de deux fois moins nombreuse (16 millions d'habitants).
De leur côté, les autorités de Luanda sont désireuses de relancer l'élevage dans le cadre des efforts de diversification de leur économie, elle aussi gravement mise à mal par la chute des cours de l'or noir. Chaque année, le deuxième producteur de pétrole d'Afrique subsaharienne dépense 350 millions de dollars pour importer la viande nécessaire à l'alimentation de ses 30 millions d'habitants.
L'accord signé entre les deux capitales prévoit la livraison de 75 000 têtes de bétail par le Tchad jusqu'en 2025. Depuis la première livraison, réalisée il y a un mois, l'Angola a déjà reçu, avec le dernier lot, un total de 4 500 bêtes.
«Le gouvernement angolais a lancé un programme qui doit faire du plateau de Camabatela [qui s'étend sur trois provinces dans le nord du pays] une zone d'élevage de bétail et de production de viande», a-t-il ajouté.
L'Angola traverse une grave crise économique depuis la chute des cours de l'or noir en 2014. Son économie devrait être particulièrement affectée par la pandémie de coronavirus, selon les prévisions du Fonds monétaire international (FMI), qui tablent sur un recul de -1,4% de sa croissance en 2020.