A Jérusalem, l'Autorité palestinienne empêchée par Israël d'organiser les soins face au Covid-19

A Jérusalem, l'Autorité palestinienne empêchée par Israël d'organiser les soins face au Covid-19© Ahmad Gharabli Source: AFP
Une femme vêtue d'un masque marche dans une ruelle devant des magasins fermés en raison de la pandémie de coronavirus dans la vieille ville de Jérusalem, le 5 avril 2020. (image d'illustration)
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Une clinique fermée et des organisateurs de soins arrêtés. A Jérusalem, Israël refuse que l'Autorité palestinienne intervienne. En toile de fond : le statut de Jérusalem, que l'Etat hébreu, renforcé par Trump, revendique exclusivement comme capitale.

L'arrestation à Jérusalem de hauts responsables palestiniens pour des activités qualifiées d'«illégales» par Israël et pourtant liées à la lutte contre le coronavirus ainsi que la fermeture d'une clinique improvisée pour le traitement de l'épidémie attisent les tensions entre Israéliens et Palestiniens sur le statut de la ville sainte.

Depuis le début de la crise sanitaire, des responsables palestiniens rapportent que la population de Jérusalem-Est, secteur palestinien de la ville occupée et annexée par Israël, est négligée et entravée par les autorités israéliennes dans ses efforts pour freiner la propagation du virus.

Rencontrer des directeurs d'hôpitaux à Jérusalem, s'entretenir avec des médias, appeler les gens à rester chez eux pour lutter contre le virus: [pour la police israélienne] ce sont des infractions

Ainsi, tentant d'agir pour protéger la population, Adnane Gheith, gouverneur palestinien de Jérusalem, et Fadi al-Hadmi, ministre palestinien des Affaires de Jérusalem, ont tous deux été arrêtés le 14 avril pour avoir tenté de prendre des mesures d'hygiène, en menant par exemple des opérations de désinfection. Le même jour, la police israélienne a même fermé une clinique de dépistage de la maladie Covid-19 à Silwan, quartier populaire de Jérusalem-Est pour la seule raison que les tests de dépistage ont été menés sous la supervision de l'Autorité palestinienne, selon la police. Les activistes à l'origine de l'initiative sanitaire ont eux aussi été arrêtés.

La clinique avait été ouverte dans un hall de l'une des mosquées locales. Les tests de coronavirus devaient y être organisés par l'Autorité palestinienne en Cisjordanie. Cependant, Israël interdit toute activité de ladite autorité à Jérusalem. En mars déjà, les autorités israéliennes avaient empêché les employés de l'Autorité palestinienne de désinfecter les espaces publics de la capitale. «Toute activité par l'Autorité palestinienne en territoire israélien qui n'est pas coordonnée ou approuvée par les autorités [israéliennes] est interdite par la loi et la police doit l'empêcher», a insisté cette semaine le ministère israélien de la Sécurité publique après la fermeture de la clinique à Silwan. Israël considère en effet la ville sainte comme sa capitale «indivisible» renforcé dans cette affirmation par la reconnaissance unilatérale, en décembre 2017, des Etats-Unis, sous l'égide de Donald Trump, de Jérusalem comme capitale de l'Etat hébreu.

Marcher dans la rue : un geste politique pour Israël 

«Rencontrer des directeurs d'hôpitaux à Jérusalem, s'entretenir avec des médias, appeler les gens à rester chez eux pour lutter contre le virus: [pour la police israélienne] ce sont des infractions», déplore à l'AFP Fadi al-Hadmi. «Notre but est de fournir de l'aide à la population de Jérusalem-Est, négligée intentionnellement» par Israël, estime Adnane Gheith. «Pour chaque arrestation, [Israël] affirme que nous violons la loi. Si je marche dans la rue, les Israéliens considèrent que c'est un geste politique à cause de mon poste», estime Fadi al-Hadmi. Israël conduit des arrestations pour «graver dans l'esprit de la population l'idée que la ville est soumise à son autorité», affirme Adnane Gheith. Depuis 2001, Israël a fermé plus de 80 institutions palestiniennes à Jérusalem, assure le gouverneur palestinien. «D'un côté, Israël néglige la partie palestinienne de la ville et ne veut pas y investir. De l'autre, il veut que la population palestinienne lui soit loyale», analyse de son côté Amal Jamal, professeur de science politique à l'Université de Tel-Aviv.

Le ministère palestinien de la Santé a annoncé, ce 18 avril, le premier mort dû à l'épidémie à Jérusalem-Est, où des dizaines de cas de personnes contaminées ont été officiellement recensés. La victime, une femme de 78 ans, est décédée dans un hôpital israélien, dans la partie ouest de la ville. Israël a fini par mettre en place des centres de dépistage dans les quartiers palestiniens de Jérusalem après un ordre de la Cour suprême, qui avait été saisie par une ONG de défense des droits humains.

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