Mercredi 15 avril, la Russie a enregistré une augmentation record du nombre de personnes contaminées par le Covid-19 depuis le début de la pandémie. 3 388 nouveaux cas ont été confirmés en 24 heures. Le nombre total de personnes infectées s'élève désormais à 24 490. Plus des deux tiers, soit 17 363 cas, sont enregistrés à Moscou et dans sa région.
Pour la première fois depuis le début de la pandémie, le week-end du 11 avril, les urgentistes de la capitale ont rencontré un problème inattendu : de longues files d'ambulances se sont formées à l'entrée des hôpitaux. Un énorme bouchon a notamment été filmé devant un hôpital du nord de la capitale. Les images fournies par l'agence vidéo Ruptly montraient des ambulances occupant non seulement la route d'accès à l'hôpital (récemment adapté afin d'accueillir les patients contaminés par le coronavirus) mais également la majeure partie des rues voisines.
Ce n'était pas un incident isolé : une autre vidéo montrait des dizaines d'ambulances coincées sur la route menant à l’hôpital de Khimki, une banlieue au nord de Moscou. Les véhicules transportant des cas suspects de Covid-19 ont dû attendre pendant des heures.
Le chef du service de la santé de Moscou, Alexeï Khripoune, a commenté cette situation en expliquant que les patients étaient transportés vers des hôpitaux disposant de lits disponibles. «Une telle file d'attente se produit lorsqu'une nouvelle clinique se déclare disponible», a souligné le fonctionnaire.
Les responsables du centre médical de crise en charge de la lutte contre le coronavirus ont expliqué à RT que les files d’attente devant certains hôpitaux étaient liées à «la situation épidémiologique actuelle, qui a vu le flux de patients augmenter ces derniers jours». Une telle chose aurait été «inacceptable» dans des circonstances normales, mais les médecins ont déclaré qu'ils travaillaient actuellement sous une pression accrue. Ils se sont excusés auprès des patients pour la gêne occasionnée, ajoutant que les complications liées à l’admission des patients dans les hôpitaux «n’étaient pas de nature systématique».
Des mesures extraordinaires doivent être prises pour stopper la propagation du coronavirus, a déclaré le président russe Vladimir Poutine lundi lors d'une visioconférence avec les membres du Conseil économique suprême eurasien. Il a annoncé que la situation en Russie «changeait tous les jours et malheureusement pas pour le mieux». La semaine dernière, il avait également souligné que les «deux-trois prochaines semaines seront décisives dans la lutte contre la propagation du coronavirus dans le pays».
Un vaccin testé sur l'homme
En pleine pandémie de coronavirus, les premiers volontaires ont été sélectionnés pour tester un vaccin russe contre le nouveau coronavirus. Les essais devraient débuter fin juin. L'un des concepteurs du vaccin, Ilnaz Imatdinov, figurera parmi eux.
Les volontaires, qui sont «des personnes en bonne santé âgées de 22 à 28 ans, hommes et femmes», doivent être sous surveillance pendant au moins un mois après l'administration du médicament. Pendant les 60 jours suivants, ils doivent rester en contact avec les chercheurs et signaler tout changement éventuel.
Les préparations biologiques ont commencé en février dans les laboratoires de Vektor, le principal centre de recherche en virologie et biotechnologie de Russie basé à Novossibirsk (Sibérie). Plus tôt, en avril, les chercheurs ont annoncé que le vaccin avait passé avec succès des essais sur des souris et des furets. Depuis cette annonce, la préparation des tests sur des humains battait son plein.
La première étape impliquera 60 bénévoles venant de Novossibirsk et d'autres régions russes, a déclaré à la chaîne Rossiya-1 Rinat Maksoutov, directeur général du centre de recherches Vektor. Les scientifiques se sont décidés à le tester sur l'homme parce qu'«ils ont confiance dans l'efficacité et la sécurité» du futur vaccin, a-t-il déclaré.
Toutefois, le début des essais humains ne signifie pas que la Russie recevra son vaccin contre le Covid-19 instantanément, car les tests sont «une chose très précise», en particulier en ce qui concerne les humains, a expliqué à RT Sergueï Netessov, ancien directeur général adjoint de Vektor et chef de son laboratoire depuis 30 ans. Selon lui, «le vaccin [russe] pour un usage massif ne devrait pas arriver avant septembre». Des recherches sur le vaccin contre le coronavirus sont également en cours en Chine, aux Etats-Unis et dans d'autres pays.