La police de Montréal, soucieuse de «désengorger» le numéro d'appel d'urgence, a mis en place un outil visant à dénoncer en ligne les infractions aux consignes de distanciation sociale destinées à lutter contre la pandémie de nouveau coronavirus.
Le site du Service de Police de la Ville de Montréal (SPVM) propose depuis le 10 avril de «rapporter en ligne» les «situations portant atteinte aux consignes et aux directives gouvernementales en lien avec le Covid-19».
Ce «rapport de police en ligne» permet de dénoncer les infractions à l'état d'urgence sanitaire. A titre d'exemples, le SPVM cite une «fête à l'intérieur d'un domicile avec des personnes qui n'y demeurent pas», une partie de football dans un parc ou «un commerce d'alimentation qui ne respecte pas les règles d'hygiène prescrites».
«L'objectif est de désengorger les appels au 911», le numéro d'appel d'urgence en Amérique du Nord, pour que le personnel puisse se concentrer sur les appels plus urgents, a expliqué à l'AFP André Durocher, porte-parole du SPVM.
Il ne s'agit pas d'encourager la «délation», fait cependant valoir le porte-parole. «On ne veut pas que les gens se mettent à passer la journée à la fenêtre à regarder ce que fait leur voisin. Ce n'est pas le but de l'exercice», ajoute-t-il, soulignant que l'objectif est de s'assurer que les règles soient respectées.
Comme ses homologues du reste du Québec, la police de Montréal a reçu pour instruction de sévir contre les personnes qui ne respectent pas les consignes de distanciation sociale établies par les autorités de la santé publique.
Les amendes pour les infractions sont élevées. Elles sont de 1 546 dollars, l'équivalent de 1 000 euros. Le SPVM en a distribué plus de 700 depuis un mois, selon André Durocher, et a établi près de 300 rapports d'infraction généraux, qui ne se traduisent pas par une amende immédiate mais renvoient la décision à la justice.