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Le monde musulman accuse l’Arabie saoudite d’avoir mal organisé le hajj

Les répercussions du pèlerinage qui a vu la mort d’au moins 717 fidèles sont ressenties à travers le Moyen-Orient et au-delà, alors que plusieurs voix se sont jointes à l’Iran pour pointer du doigt la mauvaise organisation de l’Arabie saoudite.

«Les autorités saoudiennes doivent prendre la responsabilité de la tragédie d’aujourd’hui», a déclaré jeudi l’ayatollah iranien Ali Khamenei. «La catastrophe a été causée par des actes de négligence».

Pour le président iranien Hassan Rohani le désastre est dû au fait que les Saoudiens ont transféré leurs troupes au Yémen, où ils combattent les rebelles houthis, qui sont soutenus par la République islamique d’Iran.

D'autres dirigeants du monde arabe ont été plus réservés dans leurs jugements. «Il doit y avoir des améliorations dans la gestion du hajj pour que ce type d’accident ne se répète pas, a souligné le président indonésien Joko Widodo, dirigeant de la nation abritant la plus grande population musulmane au monde.

L’émir de Kano Sanusi Lamido Sanusi, chef de la délégation nigériane à la Mecque a pour sa part demandé «à ne pas rejeter la faute sur les pèlerins pour ne pas avoir obéi aux instructions, les autorités doivent au contraire se pencher sur les causes de cette catastrophe», a-t-il expliqué sur la radio de la BBC.

Cependant, Le roi a écarté les critiques, formulées principalement par l’Iran, quant à une quelconque faille dans l’organisation de ce pèlerinage annuel. Toutefois, «le roi a souligné que, indépendamment des résultats de l’enquête en cours pour déterminer les raisons de cette tragédie, l’amélioration des conditions du pèlerinage était en permanence à l’ordre du jour».

Des pèlerins d’Indonésie, du Kenya, du Pakistan, du Sénégal et du Mali ont été parmi les morts et blessés d’une bousculade tragique dans la vallée de Mina près de La Mecque le 24 septembre. C’est la tragédie la plus grave qui a touché le pays depuis 25 ans et le deuxième accident meurtrier à la Mecque en quelques semaines à peine.

L’incident a immédiatement alimenté les tensions entre la locomotive du monde sunnite et l’Iran, où habitent des milliers de fidèles chiites. Ainsi, vendredi des Iraniens sont descendus dans les rues en scandant des slogans anti-saoudiens, et portant des bannières noires et se questionnant la compétence de Riyad pour organiser un tel événement.