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Suède : 114 morts recensés en 24 heures, le gouvernement demande des pouvoirs accrus au Parlement

En Suède, pays qui a refusé d'imposer un confinement à sa population, le nombre de victimes du Covid-19 a fortement augmenté avec 591 décès, dont 114 recensés ces dernières 24 heures. Un bilan supérieur à celui de ses voisins scandinaves.

Avec 114 nouveaux décès liés au Covid-19 en 24 heures et 591 depuis le début de la pandémie, la Suède est de loin le pays scandinave le plus touché, ses voisins norvégien et finlandais comptant chacun moins de 100 décès, et le Danemark près de 200. 

Le dernier comptage de l'agence publique de Santé du pays est le plus sévère même si, note l'agence, sur les 114 nouveaux décès comptabilisés, une partie provient de chiffres révisés pour les derniers jours. Il n’empêche que le bilan est douloureux pour le pays dont la résolution, toujours d'actualité, de ne pas imposer de confinement, est de plus en plus décriée dans le pays et à l'international.

L'exécutif demande plus de pouvoir au parlement

Malgré un maintien de la doctrine de l'Etat consistant à en appeler à la responsabilité collective, le gouvernement de coalition dirigé par le social-démocrate Stefan Löfven souhaite élargir ses attributions afin de pouvoir prendre des mesures sans avoir à passer par le Parlement. 

«Nous voyons la nécessité de pouvoir agir rapidement si la situation l'exige, il s'agit en fin de compte de protéger des vies humaines», a plaidé la ministre de la Santé Lena Hallengren le 6 avril dans un communiqué.

Mais la mesure doit encore être votée par le Parlement, où le chef de l'opposition conservatrice, Ulf Kristersson, juge que les consignes doivent avoir une «légitimité démocratique». Cette loi n'accorderait des pouvoirs élargis à l'exécutif que pour une période de trois mois. 

Non, on ne fait pas comme si de rien n'était en Suède

«Non, on ne fait pas comme si de rien n'était en Suède», s'est par ailleurs défendue la ministre de la Santé Lena Hallengren, lors d'une réunion avec la presse internationale le 2 avril à Stockholm. En effet, certaines obligations largement en-deçà de celles en vigueur dans la plupart des pays d'Europe ont été prises. Si les rassemblements de plus de 50 personnes et les visites dans les maisons de retraite sont interdites, les écoles primaires, les restaurants et les bars restent ouverts.

La Finlande durcit drastiquement ses contrôles aux frontières 

Il n'en demeure pas moins que la politique souple de la Suède et les chiffres alarmants de la progression de l'épidémie dans le pays inquiètent la Finlande voisine. Les voyageurs qui souhaitent entrer dans ce pays doivent désormais se plier à une quarantaine de 14 jours et être munis d'une autorisation de leur employeur indiquant que le passage de la frontière est essentiel. 

En plus de la mise en confinement d'Helsinki et de sa région, la frontière est fermée aux non-résidents, même si elle est ouverte aux travailleurs depuis la mi-mars. Mais le nombre de passages à la frontière avec la Suède restait trop important et risqué aux yeux de plusieurs scientifiques du pays. La frontière avec la Russie est quant à elle fermée depuis le 30 mars. Le 6 avril, la Finlande ne comptait officiellement que 2 308 cas pour 27 décès.