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Mali : 25 soldats tués et six blessés dans une attaque attribuée à des djihadistes

25 soldats maliens ont été tués et six ont été blessés dans le camp de Bamba, dans le nord du pays en guerre. Il s'agit d'une nouvelle attaque djihadiste, d'après le gouvernement malien.

25 soldats maliens ont été tués et six blessés le 6 avril dans la région de Gao, dans le nord du pays en guerre, au cours d'une nouvelle attaque attribuée par le gouvernement malien à des djihadistes contre le poste militaire de Bamba. Une dizaine d'assaillants ont également été «neutralisés» dans cette attaque.

Bamako indique par ailleurs avoir «neutralisé» plusieurs «terroristes» et récupéré une quantité importante de matériel lors d'une opération menée la veille dans la région de Mopti (centre).

Des hommes armés rôdaient dans le secteur à moto et en voiture depuis le 5 avril et ont donné l'assaut contre le poste le 6 avril au matin. Un habitant caché chez lui a rapporté des échanges nourris de coups de feu. Les populations sont restées terrées chez elles un certain temps après l'assaut, en raison de la présence persistante d'hommes armés non identifiés dans les parages, a déclaré un enseignant à l'AFP.

Attaques continues contre des postes isolés de l'armée

L'armée malienne est soumise depuis des mois à des attaques meurtrières contre des postes isolés, dans un vaste pays en proie aux agissements de groupes liés à Al-Qaïda et à Daesh, aux violences intercommunautaires et aux trafics. Les insurrections indépendantistes et désormais djihadistes ainsi que les violences entre communautés ont fait des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés depuis le début, en 2012, de la profonde crise en cours, malgré la présence de forces onusiennes, africaines et françaises. 

Parties du nord du Mali, les violences se sont propagées au centre du pays, puis au Burkina Faso et au Niger voisins. De larges pans du territoire échappent à l'autorité de l'Etat. Ce dernier tente tant bien que mal, avec le soutien de ses alliés, de mener de front le combat militaire et l'action politique, indispensable à une sortie de crise de l'avis général. Il vient d'organiser le premier tour de législatives repoussées à plusieurs reprises. Ces élections se sont tenues malgré l'environnement sécuritaire, l'enlèvement, quelques jours auparavant, du chef de l'opposition, et l'apparition récente du coronavirus dans le pays. Le kidnapping du chef de l'opposition, toujours retenu à ce jour, a été attribué à des djihadistes liés à Al-Qaïda.

Devant la détérioration de la situation qui, selon lui, met en péril l'existence même de l'Etat, le président malien, Ibrahim Boubacar Keïta, a décidé de rompre avec la ligne directrice suivie jusqu'alors officiellement vis-à-vis des djihadistes. Il a reconnu en février chercher à dialoguer avec certains d'entre eux.