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Pour éviter la propagation du coronavirus, le Maroc libère plus de 5 000 détenus

Les prisons marocaines, réputées surpeuplées, vont libérer plus de 5 000 détenus. Cette décision du roi Mohammed VI vise à éviter la propagation du coronavirus dans les établissements pénitentiaires.

Le roi du Maroc, Mohammed VI a gracié le 5 avril plus de 5 000 détenus pour empêcher que le nouveau coronavirus ne contamine les prisons marocaines.

Dans un communiqué, le ministère marocain de la Justice explique que le monarque a «accordé sa grâce à 5 654 détenus et ordonné de prendre toutes les mesures nécessaires pour renforcer la protection des détenus dans les établissements pénitentiaires».

Les détenus graciés ont été choisis selon «leur âge, leur état de santé, la durée de leur détention et leur bonne conduite», d'après le texte.

Leur libération se fera «par étapes», compte tenu «des circonstances exceptionnelles associées à l'état d'urgence sanitaire et des précautions qui s'imposent».

Le ministère ne précise pas si des détenus du «Hirak», mouvement de protestation ayant agité le pays en 2016 et 2017, figurent parmi les graciés.

Le Maroc, qui a recensé le 5 avril 960 cas de contamination au coronavirus, dont 66 décès et 69 guérisons, a pris des mesures drastiques en fermant ses frontières et en déclarant l'état d'urgence sanitaire mi-mars pour limiter la propagation de la pandémie de Covid-19.

Dans ce pays de 35 millions d'habitants connu pour ses prisons surpeuplées (avec un taux d'incarcération de 232 pour 100 000 habitants), des défenseurs des droits humains ont récemment appelé à libérer les «prisonniers politiques» ainsi que d'autres catégories de détenus prioritaires (en détention provisoire, vulnérables ou en fin de peine).

L'administration pénitentiaire a pour sa part pris des mesures de protection pour son personnel, renforcé les mesures sanitaires, réduit les droits de visite et suspendu toutes les activités supposant des intervenants extérieurs.

La Haut-commissaire aux droits de l'Homme de l'ONU Michelle Bachelet a appelé, le 25 mars, à la libération urgente de détenus à travers le monde pour éviter que la pandémie ne fasse des «ravages» dans ces lieux clos et souvent surpeuplés. Un appel qui a déjà été suivi par plusieurs pays.