Quelques jours après la nomination de l'Arabie saoudite à la tête du panel du Conseil des droits de l'Homme d'ONU, Ali al-Nimr sera-t-il exécuté ? C'est en tout cas possible depuis que l'appel du jeune homme de 21 ans a été rejeté, à la mi-septembre. Depuis, ce jeune homme condamné à mort pour avoir participé à des manifestations du Printemps arabe en 2012, attend son exécution. Selon la justice saoudienne, il pourrait être décapité puis crucifié.
Depuis quelques jours pourtant, plusieurs voix se font entendre pour dénoncer cette exécution à venir. Mercredi, François Hollande avait appelé Riyad à renoncer à exécuter son jeune ressortissant de 21 ans, «au nom de ce principe essentiel que la peine de mort doit être abolie et que les exécutions doivent être empêchées». Ce jeudi, sur Twitter, Manuel Valls a écrit que «La France est fermement opposée à la peine de mort. Nous appelons à renoncer à l'exécution d'Ali Mohammed al-Nimr».
En France, plusieurs responsables politiques, à l'image de Bruno Le Maire, ont ainsi demandé à la France de «réexaminer» ses relations avec l'Arabie saoudite. Ils ont été imités par les membres du Front de Gauche André Chassaigne et Eliane Assassi qui ont invité dans une lettre Laurent Fabius à «reconsidérer la nature des relations bilatérales entre notre pays et l'Arabie saoudite». François Hollande «ne peut pas défendre les droits de l’homme à Paris et tout oublier à Riyad! La France doit agir», a aussi écrit Christian Estrosi sur Twitter. «Il y a évidemment un certain malaise que je ressens à avoir comme allié privilégié dans la région l’Arabie saoudite qui en sera à sa 133e décapitation depuis le début de l'année», a aussi estimé Jean-Pierre Chevènement.
Plusieurs ONG ont aussi dénoncé la future exécution du fils de l'opposant cheikh Nimr al-Nimr, un des principaux chef chiite en Arabie saoudite, exécuté lui il y a quelques semaines pour «insulte au roi». « On ne peut pas prédire ce que fera l’Arabie saoudite, mais la pression internationale peut avoir un effet. Rester silencieux n’est de toute manière pas une option », estime Mme Esia, de l’European-Saudi Organization for Human Rights (Esohr). L'exécution pourrait en tout cas survenir très rapidement, l'Arabie soudite ne donnant jamais de date officielle pour une exécution.