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La Nouvelle-Zélande refuse le premier réfugié climatique de la planète

Après quatre années de procédure, la sentence est tombée. Wellington n'a pas accordé l'asile à Ioane Teitiota et a décidé de l'expulser avec toute sa famille. Venu des îles Karibati, l'homme se dit menacé par la montée des eaux sur son archipel.

Ioane Teitiota, 39 ans, a donc échoué à devenir le premier réfugié climatique de la planète. Il réclamait le statut de réfugié au motif que lui, sa femme et leurs trois enfants tous nés en Nouvelle-Zélande, couraient un péril mortel aux Kiribati. Des zones entières de l'archipel, une trentaine d'atolls coralliens dont la plupart dépassent à peine le niveau de l'eau, sont de fait régulièrement envahis par l'océan.

«Aux Kiribati, il n'y a pas de vie, il n'y a pas d'espoir. Nous renvoyons les enfants dans un endroit qui n'est pas sûr pour eux», a déploré sur Radio New Zealand le révérend Iosefa Suamalie, un des nombreux soutiens de Ioane Teitiota.

Confirmant les rejets prononcés en première instance et en appel, la Cour suprême néo-zélandaise a ainsi estimé en juillet que l'homme ne ne pouvait prétendre au statut de réfugié selon les critères définis par l'Onu, car il n'est pas menacé de persécution dans son pays natal. Le Premier ministre, John Key, a refusé en début de semaine un ultime appel en déclarant : «A mes yeux, il n'est pas un réfugié, mais quelqu'un qui a dépassé sa durée de séjour autorisée».

Aller plus loin: Londres, New-York, Hong-Kong et Tokyo sous les eaux à cause du réchauffement global ?

Pourtant selon la Commission des droits de l'Homme de l'Onu, Kiribati fait partie des nations îliennes, avec les Maldives, Tuvalu et Tokelau, qui pourraient devenir «sans terre» à cause du réchauffement climatique. En effet, après une hausse moyenne de 20 cm au XXème siècle, les océans devraient encore s'élever de 26 à 86 cm à l'horizon 2100.