La mosquée Balili visée jeudi matin par un attentat est un édifice fréquenté essentiellement par des partisans des rebelles chiites Houthis, au pouvoir dans la capitale depuis un an.
Selon plusieurs témoignages, une première déflagration a eu lieu à l'intérieur de la mosquée, faisant fuir les fidèles à l'extérieur. Et c'est alors qu'un kamikaze se serait fait exploser juste à l'entrée de la mosquée.
Le dernier bilan fait état d'au moins 25 personnes tuées et des dizaines d'autres blessées. Ce nouvel attentat sanglant a été perpétré lors de la prière matinale de l'une des fêtes les plus importantes du calendrier musulman : l'Aïd al-Adha, la grande fête du sacrifice. La mosquée Balili était donc bondée, d'où le bilan extrêmement lourd de cette attaque, ainsi que sa forte portée symbolique pour les chiites visés.
Sanaa a connu ces derniers mois plusieurs attentats visant des fidèles chiites dans des mosquées et revendiqués par Daesh, organisation djihadiste sunnite qui considère les musulmans chiites comme des hérétiques. Au début du mois, un double attentat revendiqué par ce groupe terroriste contre une mosquée à Sanaa avait ainsi fait plus de 30 morts et près de 100 blessés.
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Le Yémen est depuis maintenant une année ravagée par une guerre opposant les rebelles chiites Houthis, qui ont conquis le nord du pays dont la capitale Sanaa, au gouvernement sunnite du président Hadi, installé suite à un coup pendant le printemps arabe et soutenu par l'Arabie Saoudite voisine. Al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA) et Daesh ont par ailleurs profité du chaos dans lequel le pays est plongé pour proliférer et mettre la main sur certains pans du territoire.