Dix coups de feu ont été tirés sur Hadil Hashlamoun, qui est décédée de ses multiples blessures à l’hôpital de Shaare Zedek à Jérusalem, après avoir été laissée à l’agonie dans la rue pendant 30 minutes.
Les soldats auteurs des tirs n’ont pas permis aux ambulanciers de s’approcher de l’adolescente, qui d’après les Israéliens a essayé de poignarder l’un d’entre eux. Les images diffusées en ligne semblent toutefois aller à l’encontre de cette allégation.
Le porte-parole de l’hôpital où la jeune femme est décédée a indiqué que Hadil était grièvement blessée et a subi une intervention chirurgicale sitôt arrivée, a rapporté l’agence Maan News.
«Ma fille a subi trois opérations», a fait savoir le père d’Hadil aux journalistes locaux. «Une partie de ses intestins a dû être enlevée. Mais c’est la balle dans sa poitrine qui l’a tué».
Selon les rapports des médias palestiniens, la femme a été tuée après avoir refusé d’ouvrir son sac à main et découvrir son visage voilé d’un niqab, malgré la demande des soldats israéliens. Puis, les soldats l’ont laissé saigner dans la rue pendant 30 minutes avant que les soldats ne permettent aux médecins de s’approcher, a expliqué l’agence Middle East Eye.
L’armée israélienne a pour sa part prétendu que l’adolescente était une terroriste qui a essayé de poignarder un des soldats. D’après cette version, Hashlamoun s’est retrouvée dans une situation critique après avoir reçu une balle dans la jambe, et a ensuite succombé à ses blessures.
Cependant les images prises par le groupe Youth Against Settlements (la jeunesse contre la colonisation) peu avant et après la fusillade contredisent cette version des soldats.
Le jet des pierres provoque les tirs sur la gâchette
L’incident intervient quelques jours après que le maire de Jérusalem Nir Barkat a déclaré la «guerre» contre les jets de pierre des palestiniens, donnant aux services de police le feu vert pour riposter à balle réelle. La mesure a été approuvée vendredi, provoquant l’organisation d’une «Journée de rage» des palestiniens en réponse.
Le weekend suivant l’adoption de cette mesure, le journal israélien 0404 a partagé une vidéo Facebook de snipers des forces de sécurité israéliennes tirant sur un enfant palestinien, encourageant les gens à «la propager».
L’enregistrement montre un soldat israélien mettre en joue un enfant palestinien qui était en train de récupérer une pierre à terre et la lancer en direction de tireur. Il n’est toujours pas clair si l’enfant visait intentionnellement quelqu’un, puisque la pierre est tombée en dehors du champ de vision de la caméra.
Quelques secondes après le jet de pierre, le sniper appuie sur la gâchette. La balle touche le palestinien à la jambe, celui-ci réussit néanmoins à se lever et à courir en boitant.
«Voilà comment ça fonctionne. Vous jetez une pierre ? Recevez une balle. Partagez les gens !», lit-on dans le commentaire au-dessus de la publication de 0404 News. La déclaration a été saluée par de nombreux commentaires et des «j’aime» des lecteurs qui sont du côté des forces de sécurité israéliennes.
Des actes de violence de la part des soldats israéliens
Le drame qui a emporté la vie de la jeune femme, n’est malheureusement pas la première preuve de violence des soldats israéliens envers les Palestiniens au cours de ces derniers mois. En mars 2015, une vidéo divulgué sur les réseaux sociaux montrant des soldats israéliens lancer leurs chiens contre un adolescent palestinien a provoqué l’indignation.
Au mois de juin, les forces de sécurité ont battu un homme palestinien en le frappant alors qu’il était à terre, au cours d’une manifestation dans un camp de réfugiés en Cisjordanie.
Un mois plus tard, c’est un enfant qui a été la victime d’un autre acte de violence des soldats israéliens, en se faisant étrangler après leur avoir apparemment jeté des pierres. Dans la vidéo on peut voir les parents essayer de récupérer leur enfant des mains des soldats.
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