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La Norvège reçoit ses premiers F-35, invoquant une hausse de l’activité russe dans la région

La Norvège a salué la sortie d'usine des deux premiers avions de combat F-35 Lightning II, qu’elle a achetés aux américains. Oslo cherche à se renforcer face au soi-disant renforcement des capacités militaires russes dans la région.

A cette occasion, la ministre norvégienne de la Défense, Ine Marie Eriksen Søreide, s’est même déplacée mardi à l'usine du constructeur Lockheed Martin de Fort Worth (Texas, sud des États-Unis).

«Nous savons tous que le F-35 n’est pas juste un avion de combat. Nous savons que c’est bien plus que ça», a souligné la ministre lors de la cérémonie de lancement, citée par Local Norway. «Le F-35 nous fournit des capacités que nous n’avons encore jamais connues. C’est de loin l’avion de chasse le plus performant jamais construit».

Dans un entretien à Reuters réalisé la veille, la ministre a fait allusion à une «évidente projection de pouvoir» de la Russie dans les pays baltes, où les membres de l’OTAN tirent la sonnette d’alarme autour de la possibilité d’une incursion russe. Le premier lot d’avions américains doit être livré en 2017, et le temps de former les pilotes norvégiens, les missions effectives de reconnaissance et de combat pourront débuter en 2019.

Les avions russes volant dans l’espace aérien des pays Baltes ont récemment fait preuve de meilleures aptitudes qu’auparavant, a indiqué à Reuters le chef de la défense norvégienne, l’amiral Haakon Bruun-Hanssen.

«Ils utilisent plusieurs types d’avion de façon tactique, ainsi ils sont capables de couvrir plus de terrain. Ils sont capables d’utiliser des systèmes d’armement d’une meilleure façon que ce que nous avons constaté par le passé», a-t-il expliqué.

Le F-35 est un chasseur de cinquième génération qui possède toutes les caractéristiques que la Norvège souhaite acquérir, tels que la furtivité ainsi que la possibilité de repérer des menaces potentielles depuis une distance importante.

Cependant, les débats font rage sur les nombreux problèmes de fiabilité rencontrés par ces avions, loin d’être bon marché (134 millions d’euros l’exemplaire). Parmi les défauts du F-35, on peut citer une série de dysfonctionnements du matériel informatique et des bugs du logiciel de bord.

Ainsi, dans une simulation de combat aérien qui a eu lieu le 14 janvier 2015 au-dessus des eaux de l’océan Pacifique, un F-35 flambant neuf a été battu par un F-16 vieux de 40 ans. Comme l'affirme le pilote d’essai, qui a rédigé un rapport de cinq pages, le F-35 «a subi un désavantage sur le plan de l'énergie à chaque combat», alors qu’il ne transportait pas d’armes, alors que le F-16 était alourdi par deux réservoirs additionnels. L’objectif du F-35 était d’abattre le F-16. Mais il éprouvait des problèmes aérodynamiques tels qu'un taux de tangage insuffisant. De plus, de faibles capacités de vol et des problèmes techniques ont été enregistrés.

L’assemblage des premiers avions de combat norvégiens, qui doivent encore subir des tests avant d’être officiellement livrés, s’achève au moment où les relations entre la Russie et ses voisins scandinaves se sont passablement détériorés, suite à la réunification de la Crimée à la Russie et le déclenchement du conflit militaire en Ukraine.

Au mois d’août, la Norvège a publié un décret ordonnant l’expulsion des citoyens russes concernés par les sanctions de l’UE de l’archipel de Svalbard, territoire auquel la Russie a normalement accès sans visa selon un traité international spécifique. Les responsables russes, à leur tour, ont dénoncé cette mesure en la qualifiant d’excessive.

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