International

Coronavirus : pas de nouvelle contamination locale en Chine, une première

C'est un cap symbolique : la Chine a annoncé ce 19 mars l'absence de nouvelle contamination locale par le coronavirus. Le pays-épicentre de l'épidémie, qui redoute désormais les cas importés, a lancé une campagne d'aide internationale.

Le compteur est désormais tombé à zéro en Chine. Ce 19 mars, le ministère chinois de la Santé a annoncé qu'il n'y avait eu aucune nouvelle contamination d'origine locale.

Mais le pays épicentre de l'épidémie redoute désormais les cas importés et a lancé une campagne d'aide internationale. Le Covid-19 fait toujours rage à l'étranger, notamment en Europe occidentale, où des pays comme l'Italie, la France ou l'Espagne ont décrété des mesures de confinement pour endiguer la propagation de la maladie. Signe d'une inversion de tendance : davantage de personnes sont désormais mortes en dehors de Chine que dans le pays asiatique où le virus est apparu en décembre 2019 à Wuhan (centre). Par ailleurs, seuls huit nouveaux décès ont été enregistrés au cours des dernières 24 heures, portant le bilan national à 3 245. Mais la Chine fait désormais face à un nouveau danger : les cas importés, 34 supplémentaires ayant été rapportés ce 19 mars. Ce nombre de personnes contaminées en provenance de l'étranger constitue même un record journalier. Il s'agit le plus souvent de Chinois rentrant de pays particulièrement touchés par le Covid-19. Au total, leur nombre s'élève désormais à 189 dans le pays, qui reste le plus touché au monde par le coronavirus, avec 80 928 personnes contaminées - dont 87% sont guéris.

«Nous ne devrions jamais permettre que la tendance positive obtenue au prix de grands efforts soit inversée», a mis en garde le 18 mars le président Xi Jinping lors d'une réunion du Parti communiste chinois.

Pour éviter que les personnes de retour de l'étranger ne relancent une épidémie endiguée sur son sol, la Chine impose désormais une quarantaine à toute personne arrivant dans le pays. A Pékin, elles sont placées pour la plupart dans des hôtels. Les personnes vivant seules, les plus de 70 ans, les mineurs et les femmes enceintes peuvent toutefois rester chez elles.

Pourtant, la Chine, qui avait tardé à réagir lors de l'apparition du virus à la fin de l'année dernière, souhaite également agir en amont, en aidant les pays les plus touchés à éviter une envolée des contaminations. Elle a ainsi fait parvenir le 18 mars à la France un million de masques, selon le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian. Le premier avion, qui s'est posé à Paris, a également apporté des combinaisons de protection et des gants médicaux, a précisé l'ambassadeur de Chine, Lu Shaye.

Une cargaison de 1,8 million de masques destinés à l'Espagne et l'Italie était déjà arrivée en Europe la semaine dernière. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a de son côté annoncé le 18 mars, l'envoi prochain par la Chine d'une grande quantité de fournitures médicales. La livraison de matériel comprendra 2 millions de masques chirurgicaux, 200 000 masques de type N-95 (qui protègent son porteur d'une contamination), et 50 000 tests de dépistage.

L'Italie, pays européen le plus touché, bénéficie depuis plusieurs semaines déjà de matériel et de la présence d'experts chinois. Et cet afflux va se poursuivre, a promis Xi Jinping au Premier ministre italien Giuseppe Conte lors d'une conversation téléphonique le 16 mars.

Des spécialistes venus de Chine se sont également rendus dans de nombreux pays hors Union européenne, comme l'Iran ou l'Irak. D'autres devraient arriver en Serbie cette semaine. Les autorités sanitaires chinoises partagent également leurs conseils techniques via des visioconférences. Au-delà de l'Etat, le groupe privé Alibaba, géant chinois du commerce en ligne, a envoyé via sa fondation des masques à destination de la France, de l'Espagne et de l'Italie. 

Pékin cherche à défendre son image écornée lors de l'apparition du virus et s'est dit «indigné» le 17 mars de voir le président américain Donald Trump parler de «virus chinois» au lieu du terme «Covid-19» proposé par l'OMS.