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La «banque de l'apocalypse» au secours de l'agriculture syrienne

Créée en 2008, la Réserve mondiale de semences va servir pour la première fois après la destruction du Centre international de recherche agricole dans les zones arides d'Alep, en Syrie.

C'est une première mondiale depuis la création de cette «Arche de Noé végétale». La Réserve mondiale de semences du Svalbard, en Norvège, va être mise à contribution en raison du conflit syrien. A cause de la guerre et des bombardements en Syrie, la banque de gènes d'Alep a été détruite, et le centre chargé de sa gestion espère récupérer des graines pour reconstituer ses stocks dans les pays voisins de la Syrie.

En effet, avant la guerre, l'ICARDA, le Centre international de recherche agricole dans les zones arides, avait pris soin de mettre à l'abri à Svalbard 90% de ses graines. Il souhaite donc désormais les récupérer, afin de les replanter au Liban ou encore au Maroc, pays aux climats proches de celui de la Syrie. C'est en tout cas la première fois que cette banque mondiale des semences va être mise à contribution.

«C'est la première fois que l'on nous demande de récupérer des graines», a indiqué Åsmund Asdal, le coordinateur de cette réserve de semences financée par les États, mais aussi par la fondation de Bill Gates. «C'est une mauvaise nouvelle pour l'Icarda et pour la banque de gènes d'Alep qui est détruite, mais, pour nous, c'est la confirmation que la Réserve mondiale du Svalbard est une mesure mondiale utile et indispensable».

Créée en 2008, ce centre, enfoui à plus de 120 mètres dans une montagne de l'archipel norvégien de Svalbard, a en effet été mis en place pour ce genre de crise. Doté de 865 000 espèces, ce centre est une sécurité importante pour les 1700 banques de gènes de la Terre. Ultrasécurisé, il permet de conserver à -18°C des milliers d'espèces, et aujourd'hui près de 40% de la diversité génétique végétale mondiale.