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Lombardie : les autorités craignent d'être bientôt à court de lits en réanimation

Les dirigeants de la Lombardie ont annoncé être proches du «point de non-retour» concernant sa capacité d'accueil des malades en état critique du Covid-19, alors qu'ils continuent d'affluer dans les hôpitaux.

Les autorités de Lombardie, la région la plus touchée d'Italie par la pandémie de coronavirus, s'inquiètent désormais à haute voix de la capacité de leur système hospitalier à absorber l'afflux constant de malades.

Les chiffres continuent à augmenter. Nous arriverons bientôt au moment où nous n'aurons plus de lits en réanimation

«Les chiffres continuent d'augmenter. Nous arriverons bientôt au moment où nous n'aurons plus de lits en réanimation», a mis en garde le 13 mars Attilio Fontana (la Ligue), gouverneur de la Lombardie, dans une interview à la chaîne Sky TG24.

Lors d'une conférence de presse le 13 mars, Giulio Gallera, son adjoint en charge de la Santé, avait déjà tenu des propos similaires : «En Lombardie, nous avons encore 15 à 20 lits en thérapie intensive. Nous sommes proches du point de non-retour.»

966 morts rien qu'en Lombardie 

Selon le dernier bilan publié le 14 mars par la Protection Civile, 966 personnes sont mortes du coronavirus en Lombardie, où un total de 11 685 cas ont été recensés. 

Plus de 730 personnes étaient en soins intensifs le 14 mars, et quelque 3 500 cas supplémentaires avaient été recensés en 24 heures, un bond spectaculaire dans cette région riche qui dispose d'un système hospitalier parmi les plus performants en Europe.

D'après Attilio Fontana, l'installation d'un hôpital provisoire comptant 500 places de thérapie intensive est toujours en projet dans deux pavillons de la Foire de Milan.

Manque de respirateurs artificiels 

«Mais jusqu'à ce que nous ayons reçu des respirateurs», les travaux ne commenceront pas, a précisé Attilio Fontana. Selon lui, un homme d'affaires italien aurait donné son accord pour fournir ces machines.

Le 15 mars, une polémique a également éclaté autour de la qualité des masques reçus pour les personnels soignants.

«Nous avons besoin de masques fpp2 ou fpp3 ou bien de masques chirurgicaux. Et finalement ils nous ont envoyé des mouchoirs en papier, des feuilles de papier hygiénique. Ils ne sont pas aux normes et il n'est pas pensable de les utiliser pour assister des patients infectés. Au mieux pour des volontaires qui portent les courses aux personnes âgées», a déclaré Giulio Gallera dans une autre interview à Sky.

A la mi-journée du 15 mars, le chef du gouvernement italien Giuseppe Conte a assuré qu'il accordait «une grande attention à la situation en Lombardie».

«Notre priorité est de permettre de travailler en sécurité aux médecins, infirmiers et le personnel soignant qui, avec courage et esprit d'abnégation, s'emploient à soigner les citoyens et se dédient à cette urgence sanitaire avec toute leur énergie», a-t-il déclaré.

«En tant que gouvernement, nous sommes fermement engagés à procurer dans des délais très brefs les dispositifs de protection qui leur permettront de travailler dans la plus grande sécurité», a ajouté le chef du gouvernement.

L'Italie est le pays le plus touché d'Europe, considéré désormais comme l'épicentre de la pandémie.