Isaac Zida a donc quitté le palais présidentiel libre de ses mouvements et a pu rejoindre son domicile officiel dans le quartier des ministères, ont affirmé plusieurs sources à l'AFP. Le Premier ministre de la Transition avait été porté au pouvoir en 2014 après que Blaise Compaoré, le Président Burkinabé, a été renversé par la rue. Il avait d'ailleurs brièvement assumé les fonctions de chef de l'Etat après cet épisode.
Cette libération d'Isaac Zida apparaît donc comme un premier signe d'apaisement de la part des putschistes menés par le général Gilbert Diendéré, le chef du régiment de Sécurité présidentiel (RSP). Ce dernier, qui a pris les rênes du pouvoir jeudi dernier par la force, avait en effet déclaré lundi soir dans un communiqué lu à la radio et à la télévision «[qu'il] accept[ait] la libération du lieutenant-colonel Isaac Zida en signe d'apaisement conformément au projet d'accord» de sortie de crise proposé par la médiation de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao). Par ailleurs, l'armée burkinabè serait entrée dans la capitale Ouagadougou cette nuit et serait en ce moment même en train de négocier la reddition de ces putschistes.
«Tous les corps (d'armée mobilisés lundi pour marcher sur la capitale) sont entrés à Ouagadougou. Il faut maintenant obtenir la reddition du RSP, sans coup de feu» a déclaré à l'AFP le colonel Serge Alain Ouédraogo, chef adjoint de la gendarmerie burkinabè.
La sortie de crise, qui semble se profiler désormais au Burkina Faso, a été rendue possible par la Cédéao qui est intervenue en tant que médiateur dans ce dossier. La France avait hier apporté officiellement son soutien au président sénégalais Macky Sall et à la Cédéao. Le président de la Transition Michel Kafando se trouve pour sa part à la résidence de France, a indiqué l'ambassadeur de France au Burkina, Gilles Thibault, dans un tweet.