«Dire que vous ne mourrez pas du coronavirus est un mensonge qui me remplit d'amertume» : dans un entretien accordé le 9 mars au quotidien italien Il Corriere della Sera le docteur Christian Salaroli, anesthésiste à Bergamo (Lombardie, a tenu des propos pour le moins alarmistes.
Selon ce médecin, l'urgence est telle en Italie que ses collègues et lui sont contraints de faire des choix très difficiles : sélectionner parmi les patients les plus gravement malades ceux qui pourront avoir accès aux soins de réanimation par intubation.
Les patients atteints de pneumonie virale et en insuffisance respiratoire aiguë sont d'abord placés sous ventilation non invasive à l'aide d'un masque à oxygène. «C’est une première étape, mais après quelques jours, nous devons choisir. Puisqu'il y a, malheureusement, une disproportion entre les ressources hospitalières, les lits de réanimation et les patients gravement malades, tout le monde ne peut pas être intubé», a fait savoir Christian Salaroli. «Nous décidons en fonction de l'âge et de l'état de santé», a-t-il ajouté.
«Si une personne entre 80 et 95 ans souffre d'une insuffisance respiratoire sévère, il est probable que nous n'irons pas de l'avant. S'ils ont une défaillance multi-organes, avec plus de deux ou trois organes vitaux touchés, cela signifie que leur taux de mortalité est de 100%», a-t-il encore précisé.
Ce qui compte maintenant, dit-il, c'est de «rester à la maison, rester à la maison. Je le répète encore et encore. Je vois trop de gens dans la rue qui n'ont aucune idée de ce qui se passe », s'est-il inquiété.
Interdiction de rassemblement, écoles fermées, championnat de football suspendu : le chef du gouvernement italien Giuseppe Conte a annoncé le 9 mars une série de mesures draconiennes pour l'ensemble de son pays, durement frappé par le coronavirus.