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Les soldats américains auraient reçu l’ordre d’ignorer les abus des soldats afghans sur des enfants

Les troupes américaines stationnées en Afghanistan ont réalisé que certains commandants afghans abusaient sexuellement de garçons, mais même s’ils les entendaient souvent crier, ils avaient reçu l’ordre de ne rien faire, rapporte le New York Times.

«Pendant la nuit, nous les entendions souvent crier, mais nous ne sommes pas autorisés à empêcher ce qui se passe», aurait avoué le caporal suppléant Gregory Buckley-junior à son père, avant d’être tué en Afghanistan en 2012. Les officiers «lui ont ordonné de l’ignorer au titre que cela faisait partie de la culture locale», a confié à son tour Gregory Buckley-senior au New York Times.

Ce que Buckley-junior a décrit à son père ressemble à Bacha Bazi, une pratique illégale qui implique des abus sexuels sur des garçons pré-pubères ou adolescents.

Un soldat américain, un ancien caporal suppléant, s’est lui aussi rappelé d’un incident terrible, lorsqu’il est rentré dans une pièce de la base et a vu trois ou quatre hommes qui étaient couchés avec des enfants.

«Je ne suis pas sûr à 100% de ce qui se passait sous les draps, mais je crois que j’en ai une idée assez claire», a-t-il déclaré au New York Times en souhaitant garder l’anonymat.

«Si nous étions présents là-bas, c’est parce que nous avions entendu que les Talibans faisaient des choses terribles, qu’il ils ignoraient les droits de l’homme… Mais nous autres, nous mettions au pouvoir des gens qui étaient capables de faire quelque chose d’encore pire que les talibans, comme me l’ont raconté les aînés du village», a précisé Dan Quinn, ancien capitaine des forces spéciales, au célèbre quotidien new yorkais.

L’histoire qu’a narrée Dan Quinn remonte à 2011, lorsque lui et le sergent Charles Martland ont commencé à recevoir des plaintes à propos d’unités de militaires afghans formés par la police américaine.

L’un des commandants avait violé une fille de 14-15 ans, mais il a passé «juste un jour en prison», alors que la victime a été forcée de marier avec son agresseur, a rapporté Dan Quinn. L’ancien militaire a ajouté qu’il avait informé son supérieur de l’incident, mais qu’il lui avait tout simplement répondu qu’il n’y avait rien à faire.

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Lors d’un autre incident, une femme est arrivée sur la base avec son fils, réduit à l’état d’esclave sexuel par Abdul Rahman, un commandant de la police afghane. Lorsque Dan Quinn l’a approché pour lui dire que ce n’était pas tolérable, ce dernier a tout simplement éclaté de rire.

Un porte-parole des forces américaines en Afghanistan, le colonel Brian Tribus, a déclaré : «Généralement, les accusations d’abus sexuels contre des enfants par des militaires ou des policiers afghans relèvent du droit interne afghan. Il n’y a pas d’obligation spécifique qui obligerait des militaires américains en Afghanistan de les dénoncer», a-t-il répondu au New York Times dans un courriel.