International

Poutine pourrait être candidat en 2024 si la Cour constitutionnelle et les électeurs l'acceptent

S'exprimant devant la Douma ce 10 mars, Vladimir Poutine a déclaré qu'il revenait à la Cour constitutionnelle et au peuple de décider s'il pourrait ou non se présenter à sa réélection en 2024, après l'adoption de sa réforme constitutionnelle.

Les députés russes ont adopté en deuxième lecture, ce 10 mars, la révision de la Constitution proposée par le président russe Vladimir Poutine. Au cœur des interrogations autour de cette réforme : la possibilité ou non pour le chef d'Etat de se présenter de nouveau au terme de son mandat.

La Constitution russe actuelle limite à deux le nombre de mandats consécutifs du chef d'Etat. Selon ces règles, Vladimir Poutine est tenu de se retirer en 2024, au terme de son second mandat présidentiel consécutif. La réforme pourrait changer la donne.

Une remise à zéro du compteur de mandats présidentiels ?

Les députés étaient invités à voter sur la réforme constitutionnelle, après une prise de parole du président.

Parmi les amendements déposés, Valentina Terechkova, première femme cosmonaute et députée du parti de la majorité présidentielle Russie unie, a proposé une remise à zéro du compteur de mandats présidentiels après l'adoption de la réforme.

Une proposition adoptée par la Douma que Vladimir Poutine avait préalablement commentée en ces termes : «En principe, cette option pourrait être possible à une condition : que la Cour constitutionnelle déclare officiellement qu'un tel amendement ne contredit pas les principes et les dispositions principales de la constitution». Le chef d'Etat également évoqué la nécessité d'un soutien des électeurs russes à cette option.

En d'autres termes : si la Cour constitutionnelle le valide et que le peuple vote pour, Vladimir Poutine pourrait de nouveau se présenter à l'élection présidentielle en 2024.

En revanche, le président russe a jugé inappropriée une proposition de député visant à supprimer de la Constitution la limitation du nombre de mandats présidentiels. Cet amendement a d'ailleurs été rejeté par les députés.

La possibilité d'une alternance, «nécessaire à la dynamique du développement du pays»

Vladmir Poutine a souligné lors de sa prise de parole l'importance que revêt la possibilité d'une alternance politique : «A une époque où le pays a encore beaucoup de problèmes, mais que les domaines politique, économique et social gagnent en stabilité interne, en maturité, lorsque l'État devient, bien sûr, plus puissant et difficile à rendre vulnérable de l'extérieur, alors la possibilité d'un changement de pouvoir se pose, bien entendu. Il est nécessaire à la dynamique du développement du pays.» Il a ajouté qu'«à long terme» la société devrait avoir les garanties d'un changement régulier de pouvoir. «Nous devons penser avec vous aux générations à venir», a-t-il fait valoir.

Dans ce contexte, a rappelé Vladimir Poutine, les Russes doivent bénéficier de la garantie de disposer d'élections ouvertes à la concurrence politique.

«Je ne vois pas de nécessité d'organiser des élections législatives anticipées»

Dans cette même allocution devant le Parlement retransmise à la télévision russe, Vladimir Poutine s'est également dit opposé à la tenue d'élections législatives anticipées, comme l'ont souhaité plusieurs députés, sur fond de réforme constitutionnelle profonde.

«Je ne vois pas de nécessité d'organiser des élections législatives anticipées», a ainsi déclaré le chef d'Etat.

La Douma a également rejeté une telle option.

Cette première révision de la Constitution depuis son adoption en 1993 avait été annoncée par Vladimir Potine lors son discours annuel à l'Assemblée fédérale de Russie, en janvier 2020. Ses amendements seront tous soumis au scrutin populaire, avait annoncé le président russe.