International

Les raids aériens saoudiens tuent des dizaines de civils au Yémen en pleine crise humanitaire

Les dernières frappes aériennes saoudiennes menées au Yémen ont fait des dizaines de morts et près de 160 blessés parmi les civils alors que le pays souffre d'une pénurie de produits de base en raison du blocus.

Les raids aériens de la coalition contre les forces houthies à Sanaa ont tué au moins 40 civils et blessé près de 130 autres personnes dans la nuit de vendredi à samedi, selon l'agence de presse yéménite SABA

Une frappe a touché un immeuble dans le centre-ville de la capitale tuant une famille de neuf personnes, tandis qu'une autre a tué un homme qui était à la recherche de sa famille dans les décombres, a rapporté l'agence AP.

La coalition est même parvenue à attaquer le ministère yéménite de l'Intérieur à Sanaa, larguant environ dix bombes sur le bâtiment ainsi que sur un commissariat de police et un bâtiment militaire situés à proximité.

La résidence de l'ambassadeur du Sultanat d'Oman a, elle aussi, été touchée par les raids aériens des forces de la coalition.

«Hier, Oman a appris avec un profond regret que la demeure de l'ambassadeur à Sanaa avait été touchée, ce qui constitue une violation flagrante des chartes et normes internationales qui mettent l'accent sur l'inviolabilité des locaux diplomatiques», a déclaré le ministère des Affaires étrangères d'Oman. 

38 autres civils ont été tués par les frappes aériennes dans la province septentrionale de Saada, tandis que 27 ont été blessés, selon un responsable interrogé par l'agence de presse allemande DPA

Pendant ce temps, les civils, victimes de la violence sur le terrain et de la campagne acharnée menée par l'Arabie saoudite, continuent de faire face à une grave crise humanitaire. Vivres, carburant et fournitures médicales font en effet cruellement défaut.

Le ministère de la Santé a publié une déclaration disant qu'il était submergé par la quantité de blessés car il manque des médicaments de base nécessaires pour les soigner. Il a également fait savoir que les installations médicales manquaient de carburant pour faire fonctionner les ambulances ainsi que de matériel hospitalier, selon SABA.

«Pour le moment il y a assez de carburant dans le nord et le centre du pays et pour les six prochaines semaines seulement», a confié Mark Kaye, directeur ad interim de l'organisation Save the Children au Yémen, au journal britannique The Independent, ajoutant que les foyers n'avaient plus d'électricité et plus d'essence pour leurs véhicules.

D'après les chifffres officiels fournis par l'ONU, près de 4 900 personnes ont été tuées depuis que les forces saoudiennes ont commencé leurs bombardements sur le pays, à la fin du mois de mars dernier. L'ONU a qualifié ce bilan de quasiment incompréhensible.