Le 19 février, le délégué général du Conseil français du culte musulman (CFCM), Abdallah Zekri, a déclaré que la France devrait «trouver une solution pour éviter de laisser ses mosquées à la merci d'intégristes». Il appelle notamment Paris a augmenter le budget alloué aux centres de formation des imams.
Le 18 février, lors d'un déplacement consacré à la présentation de son projet contre le «séparatisme islamiste» à Mulhouse, le président français Emmanuel Macron a annoncé que la France allait mettre fin à l'accueil des 300 imams envoyés en France par plusieurs pays (Maroc, Turquie, Algérie…) et augmenter en parallèle le nombre d'imams formés en France. Le président de la République a alors estimé : «On ne peut pas enseigner des choses qui ne sont manifestement pas compatibles ou avec les lois de la République ou avec l'Histoire telle que nous la voyons».
La fin des «imams détachés» programmée pour 2024
Le ministre de l'Intérieur français Christophe Castaner a déclaré que la France comptait mettre fin à ce système d'ici 2024. En réaction à cette annonce, le délégué du CFCM a commenté : «Je ne sais pas si c'est faisable ou pas. Ca peut marcher, mais il faudra former d'autres imams.»
Abdallah Zekri estime en outre que le système des détachés a un avantage non négligeable : le fait que, selon lui, les imams qui restent plusieurs années arrivent en France par le biais de conventions bilatérales, sont connus, et que leurs discours sont suivis par les autorités françaises. «Ces détachés n'ont jamais posé de problème, pas un n'est fiché S, n'a commis un acte terroriste ou n'a fait des discours extrémistes ou antirépublicains», a-t-il ajouté. «Il faut trouver une autre solution pour ne pas laisser ces mosquées vivre sans imam et, surtout, livrées à des imams autoproclamés dont on ne connaît ni la provenance, ni les discours», argumente-t-il encore.
Pour éviter cela, Abdallah Zekri estime qu'il faudra créer de nouveaux centres de formation : «Il faut former en France davantage d'imams qui connaissent les lois de la République, la laïcité.»
Il rappelle enfin que les imams détachés sont payés par leur pays d'origine et souligne : «Si l'Etat veut avoir des imams français républicains, il faut qu'il mette la main à la poche.»
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