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A Munich, Lavrov plaide pour la coopération afin de conjurer le «fantôme de la menace russe»

S'exprimant lors de la conférence de Munich sur la sécurité, Sergueï Lavrov a réagi aux intentions que l'Occident pouvait prêter à la Russie, suggérant notamment aux pays européens de renoncer à cultiver le «fantôme de la "menace russe"».

S'exprimant le 15 février lors de la 56e conférence de Munich sur la sécurité, le ministre russe des Affaires étrangères a évoqué les conséquences imprévisibles que pouvaient avoir selon lui l'expansion de l'OTAN vers l'est et ses exercices militaires d'ampleur près des frontières de la Russie.

Constatant «une crise de confiance [...] particulièrement grave dans les affaires européennes», le chef de la diplomatie russe a notamment estimé qu'il était temps pour les pays d'Europe d'envisager la mise en place de relations moins conflictuelles avec la Russie. «Il est temps, avant qu'il ne soit pas trop tard, de renoncer à cultiver le fantôme de la "menace russe", et toute autre menace, et de se souvenir de ce qui nous unit», a-t-il déclaré, mettant en garde contre le développement d'«une structure d'opposition typique de la guerre froide».

De façon générale, Sergueï Lavrov a plaidé pour une coopération internationale accrue sur plusieurs dossiers, abordant notamment la lutte contre le terrorisme international, l'immigration illégale ou encore la traite des êtres humains.

Sur la question de la situation au Moyen-Orient, il a ainsi déclaré : «La communauté internationale devrait créer des conditions confortables pour les peuples de différents pays afin de résoudre les problèmes par le biais d'un dialogue national inclusif sans ingérence extérieure.» Et le ministre russe de qualifier d'«inacceptable» la volonté de «transformer le territoire de ces pays en théâtre de compétition géopolitique ; de même, d'utiliser les terroristes pour atteindre des objectifs géopolitiques lucratifs».

La 56e Conférence de Munich sur la sécurité, souvent décrite comme «le Davos de la défense», réunit du 14 au 16 février quelque 800 délégués, dont près de 150 chefs d'État et de gouvernement. Parmi les thématiques au cœur de l'événement, le concept de Westlessness, qui correspond à «un sentiment généralisé de malaise et d'agitation face à l'incertitude croissante quant à l'objectif d'un Occident durable».