La tête de liste macroniste à la mairie de Marseille, le président de l'Université d'Aix-Marseille Yvon Berland, semble ne pas avoir du tout digéré l'article consacré à sa candidature publié par les Echosle 10 février.
Titré «Municipales : à Marseille, la campagne d'En Marche n'accroche pas», l'article du journaliste Paul Molga a tellement vexé le candidat LREM de la ville Yvon Berland, en difficulté dans les sondages, que celui-ci l'aurait copieusement abreuvé d'injures par téléphones et par messages sur les réseaux sociaux.
Merci de cet article, tu me donnes une telle énergie que je vais te mettre la tête dans le cul
«Merci de cet article, tu me donnes une telle énergie que je vais te mettre la tête dans le cul... Rdv le 15 et le 22», aurait-il par ailleurs twitté selon France 3 PACA dans un message qui a disparu depuis des réseaux sociaux.
SMS, appels téléphoniques, messages sur Twitter et Facebook... un «déferlement d'insultes et d'injures» qui aurait duré, selon les dires du correspondant du quotidien économique, «six heures» en tout.
Alerté par le comportement du candidat LREM par Les Echos, le délégué général du parti a présenté ses excuses au journaliste selon France 3. Quant à Yvon Berland, il s'est fendu d'un communiqué d'excuses pour sa «vive réaction, fruit du sentiment d'injustice» ressenti à la lecture de l'article.
«Je regrette seulement que Paul Molga – avec qui j'ai par ailleurs toujours entretenu de très bonnes relations – ait étrillé la campagne que mon équipe et moi menons [...] sans avoir pris la peine ni de nous interroger directement, ni d'assister aux différentes rencontres avec la presse que nous organisons», a estimé celui qui aspire à succéder à Jean-Claude Gaudin.
Un «problème de casting»
Paul Molga – qui assure de son côté que le candidat LREM a refusé de «réagir à l'article» – avait brossé un tableau sombre de la situation du parti dans la ville, crédité de seulement 8% des intentions de vote au premier tour.
Il estimait notamment qu'il y avait eu un «problème de casting» dans le choix de l'universitaire comme tête de liste.
Le journaliste décrivait par ailleurs l'affiche électorale du sexagénaire comme celle d'un «candidat vieilli par le choix d'une photo en noir et blanc sur fond criard de couleur pop, et un slogan (« Voir grand, agir vite ») qui rappelle étrangement celui de la première campagne municipale de Jean-Claude Gaudin [actuel maire de Marseille], il y a vingt-cinq ans».
Modéré dans la contrition, le candidat a tout de même tenu à rappeler au micro de France Bleu Provence : «Ceux qui croyaient que je n'étais pas marseillais, que j'étais trop lisse, et bien ils peuvent voir que ce n'est pas le cas».
Cet esclandre intervient quelques jours après une altercation survenue sur le marché de Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne) le 8 février où le second de liste LREM pour la mairie de la ville avait menacé un opposant.