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Afghanistan : deux militaires américains tués par un soldat afghan

Deux militaires des Etats-Unis ont été tués et six autres blessés au cours d'une attaque au fusil-mitrailleur perpétrée par un soldat afghan. Quelques jours plus tôt, Donald Trump avait réitéré sa volonté de retirer ses troupes du pays.

«Les informations actuelles indiquent qu'un individu portant un uniforme afghan a ouvert le feu avec un fusil-mitrailleur sur un groupe de soldats américains et afghans», a déclaré le porte-parole des forces américaines en Afghanistan, Sonny Leggett, le 9 février dans un communiqué.

Il avait précédemment confirmé que ces militaires avaient essuyé des «tirs directs» dans la province de Nangarhar. Deux soldats américains ont été tués dans l'attaque, et six autres blessés. Selon le ministère afghan de la Défense, un soldat afghan a également été abattu, et trois membres des forces de sécurité de la province blessés lors de l'attaque.

Le ministère précise qu'une enquête est en cours et affirme dans un communiqué qu'il poursuivra avec les Etats-Unis la lutte contre «le terrorisme». Ce type d'attaque n'a pas d'effet sur «l'amitié» ni «la coopération» entre les armées afghane et américaine, ajoute-t-il.

Selon le gouverneur de la province, Shah Mahmood Meyakil, il n'était pas encore établi si l'incident était un acte délibéré perpétré par une personne «infiltrée». «Il n'y a pas eu d'affrontement entre les forces. Nous enquêtons», a affirmé Shah Mahmood Meyakil. Le porte-parole des forces américaines a lui aussi indiqué que la raison de cette attaque était pour l'instant inconnue.

Il n'y a pas eu dans l'immédiat de revendication de l'attaque. Zabihullah Mujahid, porte-parole des talibans, a refusé de commenter cette attaque, affirmant dans un message adressé à l'AFP que son groupe était en train «d'enquêter».

«Ramener nos troupes à la maison»

Cette attaque intervient alors que le président américain, Donald Trump, a réaffirmé le 4 février devant le Congrès sa volonté de retirer à terme les soldats US d'Afghanistan, martelant que les Etats-Unis n'avaient pas vocation à faire du maintien de l'ordre dans ce pays.

«En Afghanistan, la détermination et la valeur de nos combattants nous ont permis de faire d'énormes progrès et des pourparlers de paix sont en cours», a-t-il lancé lors de son discours sur l'état de l'Union. «Ce n'est pas notre rôle de servir d'agence de maintien de l'ordre pour d'autres pays», a-t-il ajouté, réaffirmant sa volonté de «mettre un terme à la plus longue guerre américaine et de ramener nos troupes à la maison».

Les Etats-Unis négocient depuis un an et demi avec les talibans un accord censé permettre à l'armée étasunienne d'engager un retrait progressif en échange de garanties dans la lutte antiterroriste et de l'ouverture de pourparlers de paix directs, inédits entre les insurgés islamistes et le gouvernement de Kaboul.

Mais la signature d'un tel texte, imminente début septembre, a été annulée à la dernière minute par Donald Trump, après un énième attentat qui avait tué notamment un soldat américain. Les discussions ont depuis repris à Doha, au Qatar, mais semblent buter sur l'exigence américaine d'une réduction significative de la violence de la part des rebelles.

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