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Opération Barkhane : 30 djihadistes «mis hors de combat» dans la zone des «trois frontières»

Suite à son renforcement, tant humain que matériel, la force Barkhane a neutralisé une trentaine de djihadistes lors d'opérations menées conjointement avec l'armée malienne entre le Mali, le Burkina Faso et le Niger, les 6 et 7 février 2020.

La force Barkhane a «mis hors de combat» plus de 30 djihadistes au Mali, au cours d'opérations menées conjointement avec l'armée malienne dans la zone dite des «trois frontières», a indiqué l'état-major de l'armée français, le 7 février.

Entre les 6 et 7 février, la force Barkhane a conduit une opération dans la zone du Liptako-Gourma, entre le Mali, le Burkina Faso et le Niger, qui a «abouti à la neutralisation d'une vingtaine de terroristes, ainsi qu'à la destruction de plusieurs véhicules», a précisé le colonel Frédéric Barbry, porte-parole de l'état-major.

Et d'ajouter : «Un drone Reaper, une patrouille de Mirage 2000, ainsi qu'un hélicoptère Tigre et un Cougar, ont participé à deux frappes ciblées sur une zone où des combattants terroristes avaient été repérés.»

Par ailleurs, depuis le début de la semaine, plusieurs opérations des commandos de Barkhane ont permis «la mise hors de combat d'une dizaine de terroristes», lors de deux actions distinctes dans une région où est actif l'Etat islamique au Grand Sahara (EIGS), récemment désigné par Paris comme l'ennemi numéro un au Sahel.

L'armée française refuse toutefois de livrer un décompte précis des djihadistes qu'elle tue, blesse ou capture, et regroupe ces trois catégories sous les termes génériques de «neutralisation» ou «mise hors de combat».

La force Barkhane se consolide pour inverser la situation sur le terrain

La force Barkhane, engagée au Sahel contre les actions de plus en plus meurtrières des groupes djihadistes, vient d'annoncer, le 2 février, son passage de 4 500 à 5 100 militaires d'ici la fin du mois, concrétisation de la volonté de la France d'inverser le rapport de force sur le terrain.

L'essentiel des troupes sera concentré sur cette zone des «trois frontières». Il s'agit notamment de soldats aguerris au combat, dont des commandos, accompagnés d'une centaine de véhicules (blindés lourds, blindés légers et logistiques).

Les renforts comprendront également des moyens de renseignement conséquents, à la fois humains et techniques, selon des sources militaires et des équipes insérées auprès des contingents déjà présents sur place, préfigurant l'activité de la future force Takuba qui rassemblera à l'été des forces spéciales européennes sous commandement de Barkhane.

Les groupes djihadistes multiplient depuis quelques mois les attaques, entretenant une insécurité chronique pour les civils, et infligeant des pertes régulières aux armées locales. La France a perdu 13 soldats en novembre au Mali dans un accident entre deux hélicoptères au combat. 

L'armée souligne régulièrement que le président «demande des résultats», tout en se défendant de toute «chasse aux scalps». Mais de nombreux experts et analystes estiment que l'opération s'enlise, tout en suscitant de plus en plus de critiques au sein des opinions africaines.

De son côté, la ministre française des Armées, Florence Parly, voyageait la semaine dernière aux Etats-Unis pour tenter de convaincre son homologue, Mark Esper, de maintenir l'engagement étasunien en Afrique. Celui-ci n'a toutefois effectué aucune promesse, notant que les discussions se poursuivraient. Le chef du commandement militaire américain en Afrique (Africom), le général Stephen Townsend, a pour sa part estimé qu'un retrait du soutien nord-américain «ne serait pas aller dans la bonne direction».

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