«Il ne s'agit pas ici de dire que nous sommes légèrement contrariés...mais bien que ces pratiques [l'espionnage stratégique et commercial chinois] pourraient devenir un véritable frein dans nos relations bilatérales si le problème n'est pas résolu...D'ailleurs, nous sommes prêts à prendre des mesures de rétorsion afin d'attirer leur attention» a déclaré Barack Obama lors d'une table ronde consacrée à l'économie.
Aller plus loin: Espionnage économique, les Etats-Unis voient rouge quand la Chine les écoute
Allant crescendo dans sa démonstration de force vis-à-vis de la Chine, le président américain a ajouté: «Franchement bien que la Chine et les Russes ne sont pas mauvais à ce jeu, nous restons les meilleurs ! Et si nous décidons de passer à l'attaque, tout un tas de pays risquent d'avoir des problèmes importants. Mais nous ne souhaitons pas utiliser l'arme internet de cette manière».
Mais ce qui semble le plus énervé Barack Obama, c'est bien que les hackers chinois espionnent les grandes entreprises américaines et récupèrent ici et là quelques secrets commerciaux. Assurant que la NSA ne s'était jamais adonnée, elle, à ce type de pratique déloyale, le président américain a taclé une nouvelle fois: «Nous ferons tout notre possible pour vous empêcher d'obtenir des secrets d'Etat ou la transcription des réunions que je tiens mais nous savons que vous allez essayer de le faire. Cela est fondamentalement différent lorsque votre gouvernement ou ses mandataires s'engagent directement dans l'espionnage industriel et le vol de secrets commerciaux, ce que nous considérons comme un acte d'agression qui doit cesser».
Un ton brutal et offensive de la part du président américain qui tranche avec le discours policé qu'il tient d'ordinaire envers ses homologues, surtout lorsque ceux-ci doivent être accueillis la semaine suivante à la Maison Blanche avec flonflons et coups de canon. En réalité cette saillie d'Obama envers la Chine peut aussi être analysée au regard de la situation politique intérieure des Etats-Unis.
Avec ses discours anti-libre-échanges, Donald Trump, le prétendant républicain à la Maison Blanche, est parvenu à semer le doute dans l'esprit de ses compatriotes sur les performances économiques réelles du pays. Une pierre dans le jardin d'Obama...qui compte bien s'en débarrasser. «L'Amérique est en train de gagner en ce moment. L'Amérique est grande en ce moment» a donc martelé le président américain. Histoire de rappeler à chacun, à l'extérieur comme à l'intérieur, que c'est bien lui le patron.