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30 000 Finlandais protestent contre les coupes budgétaires, une grève nationale paralyse le pays

Les syndicats finlandais ont lancé vendredi une grève nationale d’une journée pour exprimer leur indignation contre les mesures d’austérité, alors que quelques 30 000 manifestants ont déferlé dans les rues d’Helsinki.

Les manifestants protestent contre les projets du gouvernement finlandais d’augmenter la compétitivité de l’économie du pays de 5% en 3 ans, en coupant dans les paiements et compensations versées aux travailleurs.

Les trois syndicats finlandais, Akava, SAK et SKKT, ont appelé leurs 2,2 millions de membres à se mettre en grève vendredi, en signe de protestation contre les coupes dans les dépenses budgétaires nationales.

L’ampleur de la mobilisation est sans précédent depuis une centaine d’années, ont souligné les médias finlandais. La dernière fois que la capitale finnoise a vu une manifestation pareille, c’était en 1917, lors de la proclamation de l’indépendance de la Finlande.

La semaine dernière, le Conseil des ministres finlandais a annoncé son intention de réduire de huit unités les jours de repos pour les employés de la fonction publique (qui en conservent 30), de réduire les congés payés, ainsi que d’autres compensations.

La grève a commencé tôt vendredi matin et doit durer toute une journée ouvrée. Toutes les connexions routière et ferroviaires, de même que le service des avions et des aéroports, ont été suspendus pour 12 heures.

Les fonctionnaires finlandais, les employés des transports, de l’industrie et de la poste et même une partie des policiers se sont joints à cette grève nationale.

La compagnie aérienne nationale Finnair a annulé 16 vols internes, et un nombre d’avions encore plus important pourront être retardés, d’après les responsables des aéroports.

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Cependant, les ferrys, y compris les itinéraires internationaux reliant la Finlande à la Suède et à l’Estonie, opèrent de manière normale.

«La grève ne se déroule pas seulement dans et autour d’Helsinki, tout le pays est en grève. Cela doit être un message fort adressé au gouvernement», a déclaré Paavo Arhinmaki à l’agence TASS, un député finnois de l’Alliance de gauche.

Même si les représentants du gouvernement ont assisté et sont intervenus lors du rassemblement qui s’est tenu à Helsinki, les représentants des trois partis de la coalition au pouvoir ne sont simplement pas venus, ont noté les organisateurs de la manifestation.

Les projets unilatéraux du gouvernement sont apparemment motivés par l’incapacité des acteurs du marché du travail à se mettre d’accord alors que l’économie finlandaise est en difficultés depuis trois ans.

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Vendredi, le Premier ministre Juha Sipilä a annoncé que le gouvernement attendra jusqu’au 30 septembre pour que les syndicats et les employés puissent avancer des propositions en vue de la conclusion d’un accord collectif.