«Defender-Europe 20» : c'est le nom des exercices militaires otanesques qui se dérouleront entre mai et juin 2020, essentiellement en Allemagne, en Pologne et dans les Pays baltes, auxquels participeront quelque 37 000 soldats de 18 pays, comme le rapporte l'AFP. Parmi eux, 20 000 militaires américains supplémentaires doivent rejoindre les 9 000 environ déjà présents sur le sol européen.
Nous ne cherchons pas la confrontation avec la Russie mais la réalité est que de récentes activités de ce pays ont réduit la stabilité et la sécurité
Commentant ce qui correspond au plus gros déploiement militaire américain en Europe depuis 25 ans, le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, a affirmé ce 3 février que l’exceptionnel déploiement de soldats américain dans le cadre de ces exercices était voué à «illustrer l'engagement fort des Etats-Unis envers l'Otan et pour la liberté et la sécurité de l'Europe», assurant que la Russie n'était pas ciblée. Le déploiement américain «n'est dirigé contre aucun pays en particulier», a en effet souligné Jens Stoltenberg avant d'ajouter : «L'Otan est une alliance défensive et il s'agit d'une exercice défensif. Nous ne cherchons pas la confrontation avec la Russie mais la réalité est que de récentes activités de ce pays ont réduit la stabilité et la sécurité.»
Et le secrétaire général de l'alliance militaire atlantiste d'affirmer que la Russie comme les Etats membres de l'OSCE avaient été informés de l'exercice par Washington, suivant les règles en la matière.
Au mois de décembre 2019, le chef d'état-major des forces armées de la Fédération de Russie, Valéri Guérassimov, avait exprimé ses inquiétudes au sujet des exercices militaires et des déploiements de troupes de l'Otan dans les pays baltes et en Pologne. «Le déploiement des éléments de la défense antimissile des Etats-Unis se poursuit. L'activité militaire s'intensifie dans les Pays baltes et en Pologne, dans les eaux de la mer Noire et de la mer Baltique, et l'intensité des exercices militaires du bloc augmente», avait-il ainsi souligné, pointant «des préparatifs ciblés de l'OTAN en vue d'un déploiement de ses forces dans un conflit militaire de grande ampleur».
A l'occasion d'une réunion avec des responsables militaires à Sotchi (Russie) le 3 décembre, le président russe Vladimir Poutine avait pour sa part affirmé sa volonté de «coopérer avec l'OTAN, sur des menaces réelles comme le terrorisme international, les conflits armés locaux et le danger de la prolifération des armes de destruction massives», dénonçant toutefois l'expansion de l'organisation militaire aux frontières de son pays : «Aujourd'hui, nous devons obligatoirement considérer que l'agrandissement de l'OTAN, le développement de ses infrastructures militaires près des frontières russes, constitue l'une des menaces potentielles pour la sécurité de notre pays.»
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